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Samedi, le grand départ du Tour de France sera donné à Florence, en Italie. L'occasion pour de nombreux coureurs belges de s'illustrer sur les routes de la Grande Boucle. Tour d'horizon des forces en présence.
Cela fait longtemps que la Belgique n'est pas arrivée au départ d'un Tour de France avec une délégation de coureurs aussi complète. Que ce soit en montagne, au sprint, sur les chronos ou dans les étapes accidentées, un Belge pourrait avoir une carte à jouer tous les jours.
Remco Evenepoel sur le podium?
S'il y a bien un coureur qui attend le Tour avec impatience, c'est Remco Evenepoel. Le natif de Schepdaal va découvrir les routes de la Grande Boucle mais cela ne l'empêchera pas de lutter pour un classement général. Il aura fort à faire face à l'ogre Pogacar, dans la forme de sa vie, selon ses dires, et un Vingegaard dont l'état de forme est la plus grande énigme à ce jour.
Avec une préparation perturbée par sa lourde chute sur le Tour du Pays basque, l'ancien champion de Belgique arrive donc avec des ambitions mesurées sur le Tour. Parviendra-t-il à monter sur le podium à Nice, le 21 juillet prochain, jour de fête nationale belge? Rien n'est moins sûr, mais la performance serait d'autant plus remarquable qu'aucun coureur belge n'a réussi à le faire depuis Jurgen Van den Broeck en 2010 (après déclassement de Contador). Pour retrouver la trace d'un Belge qui est physiquement monté sur le podium, il faut remonter à 1981, et la seconde place de Lucien van Impe, derrière Bernard Hinault.
Les flèches belges
L'année dernière, les victoires belges avaient toutes été acquises au sprint (4 de Philipsen, 1 de Meeus, qui ne sera pas au départ). Aura-t-on une aussi belle moisson cette année? C'est possible. Avec Jasper Philipsen, la Belgique possède l'un des meilleurs sprinteurs du monde, et le coureur d'Alpecin pourra une nouvelle fois compter sur le meilleur poisson pilote en la personne de Mathieu van der Poel, le champion du monde, rien que ça.
Mais ce n'est pas tout. Si Merlier et Meeus ne seront pas de la partie, Arnaud De Lie, lui, sera bien là. Le nouveau champion de Belgique arborera fièrement son nouveau maillot tricolore pour découvrir, lui aussi, le Tour de France. On ne doute pas qu'il se mêlera aux emballages finaux pour faire parler toute sa puissance. Le taureau de Lescheret aura aussi des opportunités dans des étapes un peu plus accidentées, mais aura de la concurrence avec des gars comme van der Poel, Pedersen et van Aert.
Wout van Aert, justement, sera également au départ de cette 11ème édition du Tour de France. Le maillot vert du Tour 2022 a vécu une saison frustrante avec une grosse chute sur "À travers la Flandre" qui l'a privé du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix, deux grands objectifs de sa saison. Depuis, le natif d'Herentals a repris la compétition sur le Tour de Norvège et s'est classé 5ème des derniers championnats de Belgique. La forme du coureur Visma semble revenir juste à temps pour la Grande Boucle, mais aussi pour les Jeux olympiques, l'autre grand objectif de WvA.
Wout van Aert arrivera aussi avec une petite revanche à prendre par rapport à l'année dernière où il n'était pas parvenu à lever les bras avant de quitter les routes françaises pour la naissance de son deuxième enfant. On se souvient notamment de toute sa frustration après sa deuxième place, derrière Victor Lafay, sur la deuxième étape qui arrivait à San Sebastian.
Des victoires sur chrono?
Wout van Aert voudra donc remporter une 10ème étape sur le Tour, que ce soit au sprint, s'il s'y mêle, dans des étapes pour puncheurs, dans une échappée en montagne comme il l'avait fait au Mont Ventoux, mais aussi sur contre-la-montre. Un exercice dans lequel il performe, tout comme Remco Evenepoel, champion du monde de l'exercice.
Deux chronos sont au programme de ce Tour de France, l'un de 25 kilomètres, en première semaine, et le second lors de la dernière étape entre Monaco et Nice. La dernière fois que la Grande Boucle s'était terminée par un contre-la-montre, c'était en 1989, quand le Français Laurent Fignon avait perdu le maillot jaune pour huit secondes, face à l'Américain Greg Lemond.
D'autres coureurs à surveiller
Au-delà de ces grands noms du cyclisme belge, d'autres coureurs essaieront de se faire une place au soleil. On pense notamment à Maxim Van Gils, excellent depuis le début de la saison, deuxième de la 13ème étape l'année dernière. Il possède les qualités pour aller décrocher une première étape dans un grand Tour, à 24 ans.
Jasper Stuyven aura probablement du boulot à faire pour Pedersen, mais pourrait être amené à jouer sa chance sur certaines étapes. Et puis, Victor Campenaerts, le super-combatif de l'année dernière, n'a pas perdu son esprit de baroudeur. Cette édition du Tour lui sourira-t-elle?
Enfin, on ne pouvait pas terminer ce tour d'horizon sans avoir une pensée pour Steff Cras, lui qui avait frôlé la mort lors de la chute au Tour du Pays basque. Le coureur belge sera au départ de ce Tour de France sous les couleurs de Total Energies, et c'est peut-être, déjà, la plus belle victoire.