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"Une situation très difficile": 18 ans après les faits, où en est l'enquête sur la disparition d'Alicia Allemeersch?

En septembre dernier, nous avions rencontré Jenna, tout juste devenue majeure. Sa maman, Alicia Allemeersch, a disparu un soir de novembre 2006, en plein centre de Charleroi. Sortie acheter du pain, elle avait été filmée retirant de l’argent dans un distributeur, place Albert Ier. Alors qu’elle marchait en rue, elle avait dit à la personne avec laquelle elle était au téléphone : "Attends Loulou". Depuis, Alicia est introuvable.

Dès la disparition d’Alicia, en novembre 2006 dans le centre de Charleroi, l’enquête s’est orientée vers la piste criminelle. Jeune femme, pleine de projets, et maman comblée, la piste d’une disparition volontaire ne convainquait ni ses proches ni les enquêteurs.

De nombreuses pistes furent explorées par les enquêteurs de la police fédérale de Charleroi. De nombreux moyens furent mis en œuvre : enquête de téléphonie, enquête bancaire, mais aussi détecteur de mensonges ou encore hypnose. En vain.

Quatre pistes furent approfondies par les enquêteurs

La première concerne un individu qui était suspecté de la séquestration d’une jeune femme, à la recherche d’un night shop, à la même époque. Une coïncidence troublante, Alicia étant elle-même sortie acheter du pain dans un night shop. 

La deuxième concerne un individu ayant accosté une jeune femme en rue, et, après avoir proféré des menaces à caractère sexuel, lui ayant indiqué que la prochaine fois, il "l’embarquerait". Compte tenu de la disparition soudaine d’Alicia, il n’est pas à exclure qu’elle ait été contrainte de monter dans un véhicule. 

La troisième piste concerne un individu suspecté d’une tentative d’enlèvement à la même époque, et dont le véhicule regorgeait de matériel pornographique. Un mobile sexuel n’étant pas à exclure dans le cadre de la disparition d’Alicia, cette piste devait être approfondie.

La quatrième concerne une connaissance d’Alicia, dont les déclarations ont pu interpeller les enquêteurs.

Ces pistes ont toutes fait l’objet d’investigations particulièrement approfondies. Des analyses génétiques pointues furent récemment réalisées. À ce jour, aucune ne semble pouvoir mener à la résolution de la disparition d’Alicia Allemeersch.

Vers un non-lieu ?

Le juge d’instruction en charge de l’enquête estime que tout a été fait afin de résoudre cette mystérieuse disparition. Aucun suspect n’a été inculpé et plus aucune piste ne semble devoir être approfondie. C’est à la Chambre du conseil de Charleroi que reviendra, dans les semaines à venir, la lourde tâche de clôturer ce cold case, sauf si le Parquet ou une partie civile devaient solliciter des actes d’enquête supplémentaires. 

En cas de non-lieu, l’enquête ne pourrait être réouverte qu’en cas de survenance d’un fait nouveau, comme des aveux tardifs, par exemple. Encore faudrait-il que la prescription ne soit pas atteinte.

"Ma cliente garde espoir d’un jour savoir ce qui est arrivé à sa maman", déclare Olivier Dupont, avocat pénaliste représentant Jenna, la fille d’Alicia Allemeersch. "Les techniques d’enquête ont évolué depuis 2006, et il n’est pas exclu que nous sollicitions de nouveaux devoirs d’instruction. Humainement, c’est une situation très difficile pour ma cliente et ses proches", poursuit-il.
 

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