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Il y a de l'eau dans le gaz entre Jonas Vingegaard, Tadej Pogacar et Remco Evenepoel. Les deux premiers du classement ont reproché son attitude défensive au troisième, qui leur répond par presse interposée.
Jonas Vingegaard en a pris pour son grade après la 9e étape du Tour de France. Le Danois aurait pu s'échapper avec Remco Evenepoel et Tadej Pogacar, mais a refusé de prendre des relais, ce qui a mis fin aux intentions des deux premiers du classement général.
Très remontés à l'arrivée, Evenepoel et Pogacar n'ont pas manqué de tacler Vingegaard et la tactique de son équipe. Le Belge lui reprochant un manque de couilles, le Slovène prévoyant un "retour de bâton" pour le Danois en ajoutant que Vingegaard ne le considère que lui comme étant une menace.
"Je ne vois certainement pas seulement Pogacar comme un adversaire", s'est justifié Vingegaard en conférence de presse ce lundi. "Les dix premiers sont des adversaires. Hier, nous ne voulions pas perdre de temps. Peut-être que les autres ne comprennent pas notre tactique, mais c’est leur problème."
"Si j’avais roulé avec ces deux-là à 70 km de la fin et que je m’étais fait débarquer dans les derniers kilomètres, j’aurais perdu le Tour hier. Ce n’était donc pas un manque de couilles, c’était juste une course intelligente", a-t-il poursuivi en ciblant clairement la réaction de Remco Evenepoel.
Troisième du classement à 1 minute 15 du leader Pogacar, Vingegaard ne doute pas de sa capacité de renverser le scénario. "Quand sera-t-il possible de rattraper ce temps ? Je ne peux pas le chiffrer. L’année dernière, j’ai pris sept minutes en deux jours. Maintenant, nous ne savons pas comment je vais m’en sortir dans la troisième semaine. Nous verrons au jour le jour. Bien sûr, plus je suis proche, mieux c’est. Mais j’ai fait confiance à notre plan l’année dernière. Il a fonctionné. J’ai également confiance dans le plan de cette année."
J'ai cru que j'allais mourir
Pour le reste, Vingegaard était ravi de ces neuf premiers jours sur le Tour qu'il a abordé sans la moindre course de préparation suite à sa lourde chute au Tour du Pays basque début avril (fractures à la clavicule et aux côtés, pneumothorax).
"C'était tellement grave que j'ai cru que j'allais mourir. (...) Je pense que maintenant j'ai surmonté cela. Ça a été un défi, mais je pense que je n'ai plus de problèmes avec les descentes. Je me sens très bien et même de mieux en mieux. J'ai retrouvé un très haut niveau, bien plus élevé que j'aurais pu l'imaginer", a-t-il dit.
Mais il a insisté qu'il lui était impossible d'évaluer exactement sa forme, "peut-être un peu inférieure à celle de l'année dernière" lorsqu'il avait gagné le Tour avec 7:35 d'avance sur Pogacar.