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Connaissez-vous le Kin-Ball ? Ce sport collectif, créé au Canada à la fin des années 80, s’est implanté chez nous il y a une vingtaine d’années. Particularité : les matchs opposent trois équipes et se jouent avec un ballon gonflable de grande taille.
Le rituel est le même avant chaque entraînement : gonfler le ballon (composé d’une baudruche recouverte d’une enveloppe synthétique). D’un diamètre de 122 cm, la balle pèse 1 kg. Comptez 300 euros pour son achat. Pour ce qui est des règles, les voici : sur un terrain de 21 mètres sur 21, 3 équipes de 4 joueurs s’affrontent. Elles sont identifiées par trois couleurs : gris, noir et bleu.
Le but du jeu : attraper le ballon avant qu’il ne touche le sol. Le joueur au service doit annoncer l’équipe visée, celle qui compte le plus de points. Le service se fait avec l’avant-bras. Mais attention, celui-ci peut surprendre l’adversaire.
Si chaque partie du corps est autorisée pour attraper la balle, la glissade et l’utilisation du pied font partie des gestes les plus spectaculaires de la discipline. "Une belle glissade pour moi, c'est vraiment se grandir un maximum. Arriver bien en dessous du ballon et pouvoir bien le récupérer pour soi ou alors le renvoyer vers un de ses coéquipiers", explique Nathan Brandt, joueur du club Kin-Ball Aubel.
Après réception du ballon, les joueurs ont 5 secondes pour se replacer et engager le jeu. Chaque joueur doit avoir un contact avec la balle. Marine pratique le Kin-Ball depuis 22 ans. La contribution de chaque joueur au sein de l’équipe, c'est ça qui la séduit. "Il y a un esprit collectif très important. Et en fait le talent, on va le retrouver partout, c’est-à-dire qu'une grande personne va prendre beaucoup plus de place. Une petite personne, elle, va être plus proche du sol et donc, peut être, prendre plus vite des ballons un peu plus bas. Il y a des dynamiques différentes", explique-t-elle.
Les rencontres se disputent en trois périodes gagnantes de 11 points. La vitesse de réaction et la rapidité d’exécution sont essentielles pour performer. "(…) C'est ça que je trouve agréable dans ce sport, c'est qu'on n'est pas sur de l'effort constant. On est vraiment sur un temps avec beaucoup d'explosivités, un temps avec du repos. Ça demande beaucoup d'attention mais c'est ça qui permet qu'on reste tout le temps dedans", précise Gauthier Spirlet, joueur.
Si le Kin-ball arrive à Aubel au début des années 2000, d’autres clubs suivent. Principalement en province de Liège avec au total 8 clubs. Nivelles et Jodogne dans le Brabant Wallon complètent la liste. Enfin, 2 clubs sont implantés à Bruxelles. Et force est de constater que ce sport rencontre un franc succès puisque le Kin-ball compte aujourd’hui dans le monde près de 4 millions de pratiquants. La Belgique, quant à elle, enregistre 675 affiliés. Mais derrière ce chiffre en apparence assez faible, cela ne l’empêche pas de briller sur la scène internationale.
L’année passée en Espagne, nos deux équipes nationales deviennent championnes d’Europe. Après 2003 et 2014, elles signent un troisième doublé. De quoi promouvoir la discipline, notamment dans les écoles. "On a aussi la chance d'être reconnus par l'ADEPS, donc par le gouvernement de la fédération wallonie-Bruxelles. Donc ça nous amène aussi des subventions qui nous permettent de nous développer plus rapidement au niveau des formations entraîneurs, des formations arbitres, etc", précise Alexandre Jacob, coordinateur général à la Fédération francophone belge de Kinball.
Mais si le Kin-Ball défend une valeur essentielle, c’est bien le fair-play. Une équipe peut perdre un maximum de 4 points pour geste anti-sportif ou parole déplacée. "C'est ça aussi qui m'a plu. On vient vraiment pour s'amuser (…)", s'enthousiasme Cécile Jemine, joueuse.
Performer au plus haut niveau en maintenant un état d’esprit basé sur le plaisir et le fair-play. Le Kin-Ball belge, une bouffée d’oxygène dans le monde du sport.