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Athlétisme: après les galères et juste avant les Jeux, Rénelle Lamote voit la lumière

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BENJAMIN CREMEL

Elle attendait ce chrono depuis des années et il est enfin tombé samedi à Londres. Après des mois de galères, entre blessures, contre-performances et manque de confiance, la spécialiste française du 800 m Rénelle Lamote voit enfin le bout du tunnel à une semaine des JO.

Triple vice-championne d'Europe (2016, 2018, 2022) sur le double tour de piste, Rénelle Lamote, 30 ans, est le visage français du 800 mètres féminin depuis quasiment dix ans et sa première et unique finale mondiale en 2015.

Mais la demi-fondeuse a connu cette année un début de saison compliqué, enchaînant les petites blessures et les contre-performances. Alors quand samedi à Londres, elle a vu s'afficher 1 min 57 sec 06 à côté de son nom à l'arrivée du 800 m, elle a fondu en larmes et s'est mise à taper de ses poings la piste du stade olympique.

"Cette année, ça a vraiment été super difficile", a-t-elle ensuite expliqué en zone mixte, large sourire sur le visage malgré les larmes qui continuaient à couler. "C'est comme si je pouvais enfin y croire, j'ai toujours su qu'à l'entraînement j'étais forte mais je manque tellement de confiance en moi."

Cinquième samedi dans la course la plus dense de la saison, elle devient la sixième performeuse mondiale de l'année et confirme qu'elle a toute sa place en finale des JO, elle qui reste d'habitude bloquée aux demi-finales mondiales (2019, 2022, 2023) et olympiques (sortie en séries en 2016, 2021).

Meilleure française en 2023, Lamote a obtenu sa qualification aux JO - ses troisièmes - grâce à des chronos réalisés la saison dernière. Mais cette année, elle n'avait toujours pas couru sous les deux minutes et restait très loin du top niveau mondial.

Pire, la sextuple championne de France de la discipline avait même loupé le podium national fin juin, une première pour la demi-fondeuse toujours en or quand elle s'aligne sur cette compétition.

- "Plus rien à perdre" -

"Aujourd'hui, j'étais vraiment concentrée sur ce que j'ai travaillé avec ma psy", a expliqué Lamote, elle-même étudiante en psychologie et qui souligne régulièrement sur ses réseaux sociaux l'importance du travail qu'elle fait avec sa psychologue. "J'avais confiance en rien du tout, je doutais énormément depuis ma quatrième place aux Championnats de France, je n'arrivais pas à me rassurer."

Samedi, "je me suis dit : tu cours pour toi, tu n'as plus rien à perdre, plus personne n'attend rien de toi (...) Je n'avais pas confiance en moi et les gens qui suivent l'athlé ne me font plus confiance non plus... J'avais tout à aller chercher pour moi."

Alors quand elle a vu les Britanniques, la star locale Keely Hodgkinson en tête, partir à des allures folles, Lamote est restée concentrée "et en fait je finis super bien" (elle remonte de la 8e à la 5e place dans la dernière ligne droite), a-t-elle savouré.

"Maintenant, je sais que je peux faire le record de France (1:56.53 par Patricia Djaté en 1995) parce que 1 min 57 sec 06, pour moi c'est vraiment magnifique mais je sais que je peux faire beaucoup mieux."

Prochain rendez-vous : les Jeux olympiques à Paris.

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