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Vainqueurs des Suisses au bout de l'ennui et d'une séance de tirs au but (1-1 a.p. 5 t.a.b. à 3), samedi, l'Angleterre disputera les demi-finales de l'Euro-2024 face aux Pays-Bas qui sont venus à bout de la Turquie (2-1), lors d'un match au fort parfum politique.
Comme contre la Slovaquie (2-1, a.p.) en huitième de finale, il a fallu que les Anglais, finalistes de la dernière édition, soient menés avant de réagir, cette fois par Bukayo Saka (80e).
Avant cela, le match, pauvre en occasions, avait été disputé sur un faux rythme et l'avantage pris par la Suisse cinq minutes plus tôt, par l'attaquant de Monaco Breel Embolo, n'avait rien d'usurpé (1-0, 75e).
Si dans la prolongation Yann Sommer a dû se détendre face aux assauts assez timorés de Declan Rice (95e) ou de Jude Bellingham (102e), son homologue Jordan Pickford a été le héros du soir en repoussant un premier tir au but très mal tiré par Manuel Akanji.
Les Three Lions ont, eux, réussi toutes leurs tentatives et c'est Trent Alexander-Arnold, rentré pendant la prolongation, qui a envoyé les siens en demi-finale à Dortmund, mercredi.
Les Anglais ont désormais rendez-vous avec les Pays-Bas, qui ont éliminé la Turquie à Berlin dans un match qui a été envenimé par la suspension du défenseur Merih Demiral pour avoir fait un geste à connotation politique contre l'Autriche au tour précédent.
Auteur du doublé décisif (2-1), il avait célébré ses buts en faisant, de la main, le signe des "Loups gris", une organisation d'extrême droite turque.
- Marche des fans turcs stoppée -
L'UEFA lui a infligé deux matches de suspension, mais l'affaire a pris un tour politique et diplomatique amenant Ankara et Berlin à convoquer à tour de rôle leurs ambassadeurs respectifs cette semaine.
Avant le match, auquel le président turc Recep Tayyip Erdogan a assisté, dans un Olympiastadion largement acquis à la cause des rouges et blancs, le président fédéral du syndicat de la police allemande (GdP), Jochen Kopelke, avait appelé, dans un communiqué, les supporters turcs à ne pas reproduire le geste dans les tribunes.
"La politique n'a pas sa place sur le terrain", d'autant moins "lorsque des symboles méprisants sont exprimés", a-t-il affirmé dans un communiqué.
Peine perdue, puisque plus de deux heures avant le match, la police de Berlin a annoncé avoir mis fin à la "Fan Walk" des supporters turcs se rendant au stade.
Dans le cortège, "le salut des 'Loups gris' a été massivement fait. Les forces de l'ordre ont par conséquent stoppé la marche et exhorté les fans à cesser de faire ce signe", a-t-elle écrit sur X. "Une marche des fans n'est pas une plateforme pour des messages politiques", a-t-elle ajouté.
Avant le match, on a pu voir, sur les écrans géants, des supporters turcs faire le geste des "Loups gris" -- en joignant le pouce au majeur et à l'annulaire, alors que l'index et l'auriculaire sont dressés pour faire les oreilles d'une tête de loup -- pendant l'hymne turc.
Sur le terrain, les Turcs ont été galvanisés par le soutien populaire et ont ouvert le score, comme un symbole, par Samet Akaydin, le remplaçant de Demiral, à la 35e minute (1-0).
Mais les Oranje ont pris l'ascendant en seconde période et ont fini par l'emporter grâce à Stefan de Vrij (70e) et Cody Gakpo (76e). Ils retrouvent ainsi le dernier carré d'un Euro pour la première fois depuis 2004, plus d'un an et demi après avoir atteint les quarts de finale du Mondial-2022.