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Dans son livre "Ma minuscule", Géraldine Maillet, journaliste et chroniqueuse, aborde l'histoire poignante de sa grand-mère, victime d'un AVC à l'âge de 93 ans. À travers cette expérience familiale, elle rend un vibrant hommage aux soignants et soulève des questions sur le vieillissement, la dépendance et la fin de vie.
Tout a commencé en janvier 2023, lors d'un dimanche en famille. Géraldine Maillet, alors entourée de ses proches, remarque soudain que sa grand-mère semble mal en point. "Sa tête part en arrière, elle a les yeux clos, elle est complètement aphasique", raconte-t-elle. En moins de dix minutes, les pompiers arrivent et prennent en charge cette femme de 93 ans, traitée avec une attention remarquable.
Durant ces moments d'attente, des pensées tourbillonnent dans l'esprit de Géraldine : "Est-ce qu’on va réussir à la sauver ? Est-ce que c’est une bonne idée ? Et si elle meurt dans mes bras ?". Cette situation de crise l'a poussée à écrire ce livre, qu’elle décrit comme un témoignage intime mais aussi universel. "On est tous confrontés à ça, nos grands-parents, nos parents… Tout le monde est concerné ou le sera malheureusement".
Un hommage aux soignants
Si Géraldine Maillet s'attendait à ce que l'âge avancé de sa grand-mère influence les soins qu'elle recevrait, la réalité a été tout autre. "À 93 ans, je pensais qu’on la laisserait sur une voie de garage. Et pourtant, j’ai vu des soignants la traiter comme si elle avait 20 ans", confie-t-elle. Ce traitement exceptionnel l’a touchée profondément, et elle souhaite aujourd'hui visibiliser ces "invisibles" qui ont joué un rôle clé dans la survie et le bien-être de sa grand-mère.
Dans son récit, elle évoque les aides-soignants, infirmiers, brancardiers, qui, malgré leur invisibilité dans la société, démontrent une bienveillance exemplaire. "Ces personnes aidaient ma grand-mère à se doucher, à manger, à changer sa couche. Ils l'ont fait avec une humanité qui m’a bouleversée", explique-t-elle. À travers son livre, Géraldine veut leur rendre hommage, particulièrement en cette époque où les critiques à leur égard sont fréquentes. "On parle des trains qui n’arrivent pas à l’heure, des vieux maltraités, mais il y a aussi de l’humanité dans les maisons de retraire et aux urgences".
La réalité d'une fin de vie
Aujourd'hui, la grand-mère de Géraldine Maillet est toujours en vie, bien qu'affaiblie par l’AVC et la maladie d’Alzheimer. "Elle a 94 ans maintenant, et même si elle a beaucoup changé, elle est encore là. Les soignants m’ont appris à ne pas la juger, à accepter ce qu’elle est devenue", explique-t-elle.
À travers son livre, Géraldine Maillet souhaite sensibiliser à la fois sur les défis de la dépendance et sur les questions éthiques autour de la fin de vie. "C’est un bouleversement pour les familles. On se demande si sauver est toujours une bonne nouvelle", conclut-elle, tout en insistant sur la nécessité de ne jamais oublier l’humanité au cœur de ces parcours.