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L’AVC, ou Accident vasculaire cérébral, est la première cause de handicap. Chaque jour, 60 Belges ont un AVC. cela représente 22.000 cas par an. Quand il se déclare, chaque minute compte.
Geneviève, victime d'un AVC, estime ne pas avoir été bien prise en charge. Cette nuit-là, l'habitante de Waterloo se sent mal. Elle a très chaud et a l'impression que sa tête va exploser, mais ça finit par passer.
Le lendemain, la Wallonne se sent mal à nouveau. Elle raconte: "Quand je me suis réveillée, j'avais des taches brillantes dans les yeux, j'étais complètement KO. J'ai appelé le médecin traitant qui n'est jamais arrivé car il était surchargé", raconte-t-elle dans l'émission 'C'est pas tous les jours dimanche'.
C'est finalement son compagnon qui l'emmène aux urgences. "On m'a fait un scanner à l'hôpital. Ils pensaient que j'avais fait un petit anévrisme, mais ils ne pouvaient rien dire de plus".
Geneviève consulte une neurologue une semaine plus tard. Le docteur lui demande de passer un IRM... "J'ai dû attendre 3 mois avant d'avoir un rendez-vous pour mon IRM".
Je suis sortie de là en pleurant
Mais 3 à 4 mois après les faits, Geneviève a toujours des tâches brillantes dans les yeux lorsqu'elle revoit la neurologue pour connaître les résultats de l'IRM. Cette dernière lui annonce qu'elle a une malformation des vaisseaux dans le cerveau et qu'elle doit se faire opérer. Elle lui dit qu'elle doit prendre rendez-vous avec un neurochirurgien et qu'elle risque devenir aveugle à n'importe quel moment.
La nouvelle bouleverse Geneviève. "Je suis sortie de là en pleurant. J'ai appelé mon compagnon qui a quitté son travail pour venir me chercher. Il m'a directement emmenée dans un hôpital universitaire". Geneviève se rend à l'hôpital Erasme à Bruxelles. Après avoir effectué de nombreux tests, les médecins lui annoncent qu'elle avait fait un AVC.
"J'ai toujours deux taches dans les yeux, mais avec le temps, je me suis habituée. J'ai énormément de chance par rapport à d'autres, car j'aurais pu devenir aveugle", explique-t-elle.
Geneviève ne pense pas que le problème soit lié à l'hôpital. Elle estime que la différence de prise en charge dépend du médecin, et cela, peu importe l'établissement de soins dans lequel il exerce.
Comment repérer un AVC et que faire lorsque l'on en est victime?
Le docteur Jonathan Leempoel, neurologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc, nous a éclairé sur le plateau du RTL INFO Bienvenue le 10 septembre.
Qu'est-ce qu'un accident vasculaire cérébral?
Il y a deux grands types principaux d'AVC.
- Un AVC ischémique: c'est un caillot, une thrombose qui va venir occlure une artère dans le cerveau et crée des symptômes parce qu' il y a un manque d'apport d' oxygène de sang vers une zone du cerveau.
- Soit la rupture d'un vaisseau, une hémorragie, un saignement qui va créé les mêmes types de symptômes.
On ne sait pas distinguer sur base de symptômes le type d'AVC mais il faudra faire une imagerie cérébrale pour pouvoir dire si c'est soit un saignement soit plutôt une occlusion d'une artère. Les traitements sont alors tout à fait opposés.
Comment va reconnaître un AVC?
Le critère principal est un déficit neurologique, soit une perte d'une fonction neurologique d'apparition brutale. Pour reconnaître un AVC chez quelqu'un, il existe une méthode regroupée sous de FAST pour s'en souvenir facilement.
F (pour face=visage): On peut demander à la personne de sourire et voir s'il y a une asymétrie sur le visage. Certaines parties du visage peuvent se retrouver bloquées, comme paralysées. L'asymétrie peut être dans le sourire.
A (pour arms=bras): On peut également avoir la paralysie d'un membre. Il faut demander à la personne de tendre ses bras pour vérifier.
S (pour speech=parole) : Il faut demander à la victime de parler. Elle doit être en mesure de s'exprimer comme elle a l'habitude de faire. Les personnes victimes d'un AVC perdent parfois leurs mots, l'articulation peut aussi être mauvaise.
T( pour time=temps): Le temps est crucial. En moyenne, on perd deux millions de neurones lors d'un AVC chaque minute.
Une personne qui est victime d'un AVC ne perd donc pas connaissance. Première chose à faire: appeler le 112. La centrale va référer une ambulance avec un médecin qui va pouvoir directement prendre en charge la victime. Elle se chargera ensuite de prendre contact avec l'hôpital où cette dernière sera transférée afin de préparer l'équipe médicale.
Le Covid augmente-t-il les risques d'AVC?
Globalement, le Covid augmente tous les phénomènes thrombotiques, autrement dit la formation de caillots, notamment au niveau des veines et des artères, explique le neurologue. Selon une étude britannique, publiée dans le British Medical Journal (BMJ), le risque de développer des caillots sanguins est beaucoup moins élevé après s'être fait vacciner contre le Covid-19 qu'en attrapant cette maladie.
Cette étude britannique, publiée dans le British Medical Journal (BMJ), a comparé les données médicales de 29 millions de personnes ayant reçu leur première dose de Pfizer-BioNtech ou d'Oxford-AstraZeneca entre décembre 2020 et avril 2021 avec celles de presque 2 millions de personnes testées positives au coronavirus. Alors que des craintes liées aux caillots sanguins ont ralenti l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca, les chercheurs ont constaté qu'il existait en effet un "risque accru" d'en développer après s'être fait vacciner, mais que ce risque était "beaucoup plus faible que celui associé à l'infection par le SRAS-CoV-2".
Le risque de développer une thrombose veineuse (phlébite) est presque 200 fois plus élevé en attrapant le Covid (12.614 cas supplémentaires sur 10 millions) qu'en se faisant vacciner avec AstraZeneca (66 cas supplémentaires).
Cette étude intervient alors que de nombreux pays -dont le Royaume-Uni- ont décidé de réserver le vaccin AstraZeneca à une population plus âgée, en raison de ces craintes liées à la formation de caillots. Le service de santé anglais (PHE) estime que les vaccins ont permis d'éviter plus de 100.000 décès au Royaume-Uni, où la pandémie a fait 132.000 morts.