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François Pirette revisite pour trois soirées exceptionnelles les sketches des « années VHS » sur RTL-TVI. Il en a profité pour se confier sur ses débuts en tant qu'humoriste et de dévoiler l'identité d'un de ses personnages cultes.
Il y a quelques semaines, vous avez annoncé sur vos réseaux sociaux que vous avez eu une fracture du péroné. Comment allez-vous ?
Ça va, c'est réparé avec des bouts de carrosserie en plus.
Vous revenez avec trois soirées sur RTL-TVI avec "Mes années VHS". Quel est le concept et qu'allez-vous nous proposer ?
Je suis presque honteux de dire qu'il n'y a pas de concept. En fait, c'est une idée qui m'a été soufflée par le public grâce aux réseaux, parce que du fait de cette fracture, j'étais un peu désœuvré chez moi. Alors, j'ai republié sur les réseaux connus Facebook, Instagram et YouTube les quelques documents que j'avais retrouvés dans mes tiroirs.
Je me suis rendu compte que les gens, qui se sont trouvés devant moi à Verviers, avaient 45 ans, et ils avaient dix ans au moment où j'ai écrit les sketches. Et il y avait des spectateurs qui avaient aussi dix ou quinze ans aussi, donc on revient avec les enfants et je suis très fier et très flatté de ça.
Vous vous rendez compte que vous avez marqué avec ces répliques ?
J'en ai eu l'indice très récemment, justement à l'occasion de cette fracture un peu coincée chez moi. Donc j'ai passé un peu plus de temps à lire ce que les gens écrivaient sur les réseaux sociaux. Et c'est vraiment à cette occasion que je me suis rendu compte que ça avait sans doute accompagné quelques souvenirs intimes chez les gens qui me suivaient à l'époque. Et c'était effectivement l'époque où on s'offrait parfois des VHS à Noël. Et dans ses VHS, il n'y avait pas que des Disney, parfois, on retrouvait les miennes.
Est-ce que vous saviez que ces textes allaient encore fonctionner ?
Je me suis fait peur, c'est-à-dire qu'on ne m'a pas mis une baïonnette dans le dos pour aller faire ça, puisque l'idée m'a été soufflée spontanément par les gens qui écrivaient ce commentaire. C'est moi qui l'ai proposé et après, je l'ai regretté parce que plus l'échéance des premiers enregistrements approchait, plus je me disais, c'est une très mauvaise idée, c'est la fausse bonne idée par excellence.
Pourquoi ?
Parce que d'abord, il y a eu un choc, tout n'était pas nécessairement écrit. J'ai dû aller revoir les documents VHS. Il faut dire que sur certains documents, je suis plus jeune que certains de mes enfants aujourd'hui et je dois vous avouer que ça fait un choc. Et puis je me suis dit tant pis, maintenant, j'y suis, j'y vais.
Le processus de fabrication, où est-il ? Il est uniquement dans votre tête ?
Justement, c'est paradoxal. Je suis tellement peu sûr de moi-même, même auprès de mes intimes, je n'ose pas tester. Personne n'a jamais entendu, même mon équipe de réalisation, même les cadreurs qui sont dans la salle, même le preneur de son, le réalisateur. Personne ne sait ce que je vais faire ni même de quoi ça va parler. La seule chose que l'on sait, c'est le mot de fin, parce qu'il faut bien un moment éteindre la lumière.
Quel est votre personnage préféré ou celui pour qui vous avez le plus de tendresse ?
C'est le personnage avec les bigoudis qui n'a jamais eu de nom. Lorsque j'écris ce personnage, il y a presque 30 ans, ce sont mes enfants, qui ont aujourd'hui 34 et 32 ans, Romy et Sasha, qui m'ont dit un jour dans une salle de montage alors qu'ils passaient me dire bonsoir avant d'aller dormir, ils m'ont dit "Pourquoi, tu fais mamie ?"
Je ne me suis pas rendu compte que c'était ma maman. C'est le caractère de ma maman, qui est toujours très coquette aujourd'hui et qui est toujours en pleine santé, en pleine forme. Elle portait des bigoudis pour être la plus belle possible le lendemain. Mais il y a aussi beaucoup de ma marraine qui était sa sœur et il y a beaucoup de ma tante Carmen qui est mon autre tante, qui est toujours là.
Donc ce personnage-là, c'est l'ensemble des femmes de ma vie. Et je n'ai jamais donné de nom parce que je ne voulais pas le figer dans le nom de ma maman. En revanche, son mari s'appelle Gérard et c'était mon papa.