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"Moment historique": des célébrités appellent à résoudre la crise climatique avant 2030

Hommes et femmes politiques, militants, célébrités et personnalités, dont le prince William et le pape François, ont appelé samedi à agir à tous les niveaux pour résoudre la crise climatique dans la décennie actuelle, la liant aux inégalités économiques et raciales, au cours d'un événement virtuel en faveur du climat.

"Aucun pays n'est immunisé contre la crise climatique, mais dans chaque pays ce sont les personnes les plus pauvres qui sont le plus vulnérables même si elles sont celles qui sont le moins à l'origine du problème", a déclaré Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, dans une déclaration diffusée sur YouTube.

Estimant que le monde vivait un "moment historique" marqué par des "défis difficiles", le pape François a enjoint à tout un chacun, toutes confessions confondues, de s'unir pour protéger la planète. "La terre doit être travaillée, soignée, cultivée et protégée", a déclaré le chef de l'Eglise catholique dans un message en italien sous-titré en anglais. "Nous ne pouvons continuer à la presser comme une orange. Chacun de nous peut y jouer un rôle si nous nous y mettons tous aujourd'hui".

Compte à rebours

Intitulée "Countdown" (compte à rebours), l'initiative était organisée par la plateforme de conférences TED, réseau spécialisé dans la diffusion des idées. Pendant cinq heures une cinquantaine de personnalités du monde entier, dont les actrices Jane Fonda et Priyanka Chopra, ont eu à coeur de souligner les risques que la planète encourrait en cas d'inaction prolongée.

Parmi les actions préconisées: une agriculture favorisant une cohabitation entre les récoltes et la vie animale, des systèmes de transport électrique et le vote pour des dirigeants politiques pro-environnement.

Minorités très affectées 

Le parlementaire britannique d'origine guyanaise David Lammy s'est attelé à établir un lien entre l'urgence climatique et les manifestations mondiales contre les violences policières et les inégalités raciales, initiées par le mouvement "Black Lives Matter" (Les vies noires comptent) après la mort de l'Afro-Américain George Floyd, étouffé sous le genou d'un policier blanc en mai.

"Les Noirs respirent l'air le plus toxique comparé au reste de la population et ce sont les personnes de couleur qui sont le plus susceptibles de souffrir de la crise climatique", a-t-il affirmé, expliquant que cette situation était due au fait que davantage de minorités exercent des métiers tertiaires plus exposés à la pollution et vivent dans des zones denses.

Le coronavirus ne saurait être "une excuse" 

La pandémie de coronavirus ne saurait être "une excuse" pour reporter les objectifs de réduction des émissions de CO2 fixés par l'Accord de Paris sur le climat, a pour sa part argué Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.

L'Union européenne va par conséquent consacrer des milliards d'euros à des projets verts, a souligné la dirigeante, qui voit dans la transition énergétique une source de nouveaux emplois.

"Les objectifs partagés de notre génération sont clairs. Ensemble nous devons protéger et restaurer la nature, purifier notre air, raviver nos océans, bâtir un monde sans gaspillage et trouver une solution pour mettre fin (à la crise) du climat", a enjoint le prince William.

"Nous devons nous efforcer de le faire pendant cette décennie. Si nous y parvenons, d'ici 2030, nos vies ne se dégraderont pas et nous n'aurons pas à sacrifier tout ce que nous aimons. Au contraire, la façon dont nous vivons serait plus saine, propre, intelligente et meilleure pour tous", a plaidé le prince.

Présidentielle américaine en vue

"Compte à rebours" intervient au moment où des dirigeants politiques essaient de politiser les questions environnementales, relèvent les organisateurs, en référence au président américain Donald Trump qui tient régulièrement des propos climato-sceptiques.  "Je souhaite voter en faveur de la planète", a souligné la réalisatrice afro-américaine Ava DuVernay.

Des messages de gens ordinaires, notamment sur la façon dont ils se sont convertis au tri sélectif, ont renoncé aux sacs plastiques ou comment ils s'y prennent pour ne pas gaspiller ont aussi été diffusés entre les interventions de célébrités et des prestations d'artistes.

L'architecte Carlos Moreno a encouragé les maires à redessiner leur ville pour favoriser des déplacements à pied et à vélo, tandis que l'édile de Freetown en Sierra Leone, Yvonne Aki-Sawyerr, a détaillé son projet de transformer sa municipalité en cité "verte" en plantant un million d'arbres. "Nous sommes des optimistes têtus", avaient insisté les acteurs américains Mark Ruffalo et Don Cheadle, dès les premières minutes de l'événement.

Les principales déclarations

Voici les principales déclarations des dirigeants politiques et religieux, des célébrités et des activistes lors de l'événement virtuel en faveur du climat organisé samedi par la plateforme de conférences TED, réseau spécialisé dans la diffusion des idées.

Le pape François:

"La terre doit être travaillée, soignée, cultivée et protégée. Nous ne pouvons continuer à la presser comme une orange".

La réalisatrice afro-américaine Ava DuVernay:

"Je vote en faveur de la planète".

Le prince William:

"Les jeunes ne croient plus que le changement est trop difficile à arriver. Ils pensent que la crise climatique et la menace posée à notre biodiversité doivent focaliser toute notre attention et notre ambition".

L'économiste Rebecca Henderson:

"Nous avons laissé le capitalisme se transformer en quelque chose de monstrueux. La vérité est que le monde des affaires ira à la catastrophe si nous ne résolvons pas le changement climatique".

Myles Allen, professeur en sciences de l'environnement à Oxford:

"L'industrie des énergies fossiles sait comment mettre fin au réchauffement global, mais elle attend que d'autres en paient le prix et personne ne les interpelle sur ce point".

Johan Rockstrom, chercheur sur l'impact du changement climatique au Potsdam Institute:

"Ce qui va se passer dans les dix prochaines années va sans doute déterminer l'état de la planète que nous laisserons aux générations futures. Nos enfants ont le droit de s'en alarmer".

Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies:

"Nous devons nous assurer que chaque pays a un plan pour zéro émission (...) Beaucoup de personnes à travers le monde souffrent déjà de notre échec à agir".

Le chanteur Prince Royce:

"Nous pouvons et avons besoin de faire partie de ce mouvement: manger local, se déplacer un peu plus à vélo, comprendre ce à quoi on dépense son argent, voter pour des dirigeants qui partagent notre vision. Changeons le monde".

Le parlementaire britannique d'origine guyanaise David Lammy:

"Les Noirs respirent l'air le plus toxique comparé au reste de la population et ce sont les personnes de couleur qui sont le plus susceptibles de souffrir de la crise climatique. Tout ceci donne un sens nouveau au slogan (du mouvement Black Lives Matter, les vies noires comptent) +Je ne peux respirer+".

Christiana Figueres, ancienne responsable climat à l'ONU:

"Nous ne pouvons rester les bras croisés et espérer que le problème disparaisse; nous pouvons tomber dans le désespoir et l'inaction ou alors nous pouvons devenir des optimistes têtus et affronter ce défi".

Rose Mutiso, chercheuse kényane en énergie:

"La Californie utilise plus d'électricité en jouant aux jeux vidéo que le Sénégal. Il y a un fossé impressionnant entre ceux qui ont de l'énergie et ceux qui n'en ont pas".

L'activiste Xiye Bastida:

"Et si on s'engageait à ne plus jamais acheter une voiture ou un deux-roues équipé d'un moteur à combustion ?".

Thomas Crowther, enseignant en écologie:

"La restauration des arbres n'est pas un remède miracle. Il n'y a pas de remède miracle (mais) ça fait partie de la solution".

John Doerr, influent investisseur de la Silicon Valley:

"La bonne nouvelle est qu'il est maintenant clairement établi qu'il est moins cher de sauver la planète que de la ruiner. La mauvaise nouvelle est que nous n'avons plus assez de temps".

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