Accueil Actu

1.500 euros de frais pour la rentrée scolaire de ses trois enfants: Valérie est en colère, "ils sont complètement fous !"

Le coût de la vie a fortement augmenté ces dernières années, et le secteur scolaire ne fait pas exception. Quand elle a reçu le total du montant à payer pour le matériel éducatif de la prochaine année scolaire de ses enfants, Valérie n’en croyait pas ses yeux. "Ça va à l’encontre de tout ce qu’on raconte pour le moment sur l’écologie et le recyclage". L’augmentation du prix du papier pourrait expliquer cette explosion dans le coût des frais scolaires.

Valérie, 50 ans, est mère de famille. Elle vit à Walhain dans le Brabant wallon avec son mari et ses trois enfants. En septembre prochain, son grand garçon entrera en cinquième secondaire et ses jeunes jumeaux en première secondaire à Gembloux.

La dernière année scolaire terminée, Valérie a reçu un courrier de l’école regroupant les informations concernant les frais obligatoires et les fournitures scolaires pour la rentrée en première. Par frais obligatoires, l’école entend le coût des photocopies et les diverses excursions et activités obligatoires. Et là, c’est le choc pour Valérie. Ce n’est pas moins de 330 euros qu’elle va devoir débourser par enfant, en comptant seulement livres et frais obligatoires: "Ça devrait être encore plus que ça, mais j’ai décidé de ne pas prendre les dictionnaires recommandés”, nous a-t-elle confié après avoir contacté la rédaction de RTL info via notre bouton orange Alertez-nous.

Les dictionnaires font partie de la liste de livres que les élèves doivent posséder pour la rentrée. Si Valérie a décidé de ne pas les acquérir, elle n’a en revanche pas le choix en ce qui concerne les cahiers d’exercices: "37 euros pour un bouquin de maths, qu’on ne peut pas acheter de seconde main en plus ! Je n'achèterai jamais un livre à ce prix pour moi-même". Elle va devoir payer 215 euros par enfant pour leurs livres pour leur rentrée en première secondaire. La maman a contacté la maison d’édition de ces cahiers pour leur expliquer sa situation et obtenir une réduction, sans résultat. On lui a aussi conseillé de ne pas acheter d’occasion: "Une nouvelle édition est publiée chaque année, avec des modifications, et de toute façon, les étudiants doivent prendre note dans les carnets donc ce n’est pas possible de revendre".

Où est l’écologie dans tout ça?

La mère de famille sait que la gratuité est une demande trop importante, et ce n’est pas ça qu’elle espère aujourd’hui. Elle se questionne plutôt sur le côté écologique de ces démarches: "On nous bassine avec le recyclage, on doit faire attention à notre consommation dans tous les domaines, mais pour les mathématiques, là on peut acheter un livre à 40 euros qu’on ne peut pas obtenir en seconde main". C’est le manque de possibilité de recyclage qui la met en colère. Le prix des photocopies aussi. Parmi les 118 euros nécessaires pour les "frais obligatoires", on retrouve 40 euros de photocopies pour l’année: "Ils sont complètement fous, c’est un scandale, je ne sais pas pour qui on nous prend !".

Le prix du papier augmente

Une des explications est l’augmentation du prix du papier: de 45 à 100% en un an selon le type de papier. On vous le disait il y a quelques mois, cette hausse est expliquée par l’industrie du papier, qui est énergivore et qui consomme beaucoup de gaz. Ce dernier a augmenté de 25% depuis l’invasion de l’Ukraine. Le monde de l’édition est donc touché, avec comme résultat des prix plus élevés pour les BD, les livres et… les cahiers scolaires.  Pour le dernier quadrimestre 2022, les éditeurs belges prévoient une augmentation importante, "de 5 à 15%", estime Benoît Dubois, directeur de l’association des éditeurs belges.

Je ne sais pas où je vais aller chercher ces frais de rentrée scolaire

A ces frais initiaux, il faut également rajouter les repas de midi et les abonnements de bus entre autres. Ces derniers vont lui couter 140 euros par enfant. "Je ne sais pas où je vais aller chercher ces frais de rentrée scolaire". Valérie travaille en tant qu’assistante commerciale dans une entreprise, elle et son mari reçoivent des salaires raisonnables, mais ce montant lui fait peur: "On va arriver à une rentrée à plus de 1.500 euros pour mes trois enfants". Un forfait d’allocation de rentrée est alloué aux familles, mais Valérie n’est pas convaincue: "Ça ne représente rien du tout par rapport à la somme qu’on doit débourser, je vais recevoir un peu plus de 250 euros pour mes trois enfants”. Elle ajoute que les frais scolaires étaient moins élevés il y a quelques années : “À l'époque, la librairie octroyait même une partie de la ristourne qu'elle recevait de ses fournisseurs... ”.

Le porte-parole de la Ministre de l’Education Caroline Désir, Jean-François Mahieu, a été contacté par notre rédaction concernant la question des frais scolaires. Il explique que la gratuité a déjà été mise en place pour la maternelle depuis quelques temps, et l’idée est de tendre vers cette gratuité dans les années supérieures."Une demande de budget complémentaire a été déposée par la Ministre pour étendre les mesures de gratuité à l’enseignement primaire lors du dernier conclave. Cette demande n’a malheureusement pas abouti, pour différentes raisons, mais certainement pas parce qu’il ne s’agit pas d’une priorité politique aux yeux de la Ministre. A cet égard, la poursuite des travaux sur la modélisation de plafonds des coûts des voyages scolaires dans le niveau primaire reste bien prévue. Cette modélisation connaît actuellement une nouvelle mise à jour, grâce à l’étude réalisée à la rentrée scolaire par la Ligue des familles. L’objectif de la Ministre est de pouvoir présenter aux acteurs de l’enseignement dans les prochains mois, une proposition plus complète de plafonds réglementaires".

Une explication qui ne contentera pas Valérie, mais qui peut donner espoir pour le futur.

À lire aussi

Sélectionné pour vous

"Apprendre du passé et vivre dans le présent": 20 ans après le tsunami, l'incroyable résilience des Thaïlandais

Le 26 décembre 2004, un terrible tsunami frappe la Thaïlande. Plus de 5.000 personnes, dont 11 Belges, y ont perdu la vie. Si le Tsunami a été moins meurtrier qu’en Indonésie, la Thaïlande a surtout marqué les esprits, car la moitié des victimes étaient des touristes, et nombre d’entre eux n’ont jamais pu être identifié par leurs familles. 20 ans plus tard, sur place, que reste-t-il du Tsunami de 2004 ?