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Amandine, maman de cinq enfants, est "catastrophée" par la réforme des vacances scolaires: "Comment allons-nous faire?"

Depuis le 16 mars, c'est officiel: la commission Education du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé, à l'issue de sept heures de débats, la réforme du calendrier scolaire, laquelle s'appliquera bien dès la rentrée 2022. Les congés de Toussaint et de Carnaval passeront en conséquence de une à deux semaines. Les vacances d'été seront, elles, rabotées à sept semaines (environ, ça dépend du jour de la semaine que représenteront les 30 juin et 1er septembre). 

En appuyant sur notre bouton orange Alertez-nous, Amandine souhaitait envoyer "une bouteille à la mer" à ce sujet. Cette maman de cinq enfants n’a pas l’esprit tranquille. "Depuis des mois, je m’inquiète de ce nouveau calendrier scolaire, priant pour qu’il ne prenne pas effet", déclarait-elle avant de savoir que c'était officiel.

Pour Amandine, cette réforme prend la forme d’un cauchemar bien réel. "Ma petite maman pensionnée a passé la semaine de vacances [de carnaval] quasi non-stop avec ses petits-enfants car nous travaillons et avons peu de solution pour nos enfants. Je n'ose dès lors même pas imaginer une seule seconde ce que vont donner ces 4x2 semaines de congés sur l’année scolaire, mais comment allons-nous faire ?", s’inquiète la sage-femme.

Une réforme attendue depuis 30 ans

Jean-François Mahieu, le porte-parole du Cabinet de la ministre de l’Education Caroline Désir, explique que cette réforme est prévue de longue date. "Cela fait presque 30 ans qu’on parle de réformer le système scolaire. Cette réforme est inscrite dans l’accord du gouvernement". Le porte-parole confirme que cela entrera en vigueur à la rentrée scolaire prochaine, qui aura lieu le lundi 29 août, en lieu et place du traditionnel 1er septembre.

"Désormais on commencera toujours le dernier lundi d’août et on terminera le premier vendredi de juillet", explique-t-il encore en précisant que le but est d’installer un rythme de "sept-deux" : sept semaines de cours puis deux semaines de vacances. "Même si ça n’est pas toujours possible de faire sept semaines, ça sera parfois six, parfois huit", ajoute encore la porte-parole.

Pourquoi une telle réforme ?

"Le rythme actuel [de l’école], ne respecte pas le rythme chronobiologique des enfants. Ce nouveau format tient mieux compte du bien-être des enfants", souligne Jean-François Mahieu qui avance que les périodes actuelles ne permettent pas aux enfants de bien assimiler la matière apprise en cours. Au contraire, les enfants oublient une partie de leur apprentissage durant les trop longues périodes de vacances d’été, avance le porte-parole.

Si Amandine veut bien entendre que ce changement de rythme serait plus bénéfique pour les enfants, "même si je n’ai pas l’impression qu’on ait été traumatisés avec l’ancienne manière", elle reste dubitative : "tous les enseignants et tous les parents à qui j’en parle sont fâchés". "De fait, c’était peut-être juste une habitude d’avoir les mois de juillet et août. On savait qu’il fallait s’arranger avec les grands-parents et des stages éventuellement. C’était peut-être une question d’habitude, j’avoue."

Pas spécialement attendu mais pas contesté

Le secrétaire général du syndicat d’enseignants APPEL, Marc Mansis, rapporte que cette mesure n’est "pas attendue mais pas contestée non plus" dans monde de l’enseignement. "Comme chaque nouveauté, il y a des réticents mais il n’y a pas de levée de boucliers. C’est assez neutre", conclut-il.

La Ligue des familles "défend cette mesure"

Du côté de la Ligue des familles, son président, Christophe Cocu, souligne lui-aussi les 30 ans de maturation de ce projet. "On défend cette mesure parce qu’elle est bonne pour les enfants (…) qui seront dans de meilleures dispositions", justifie-t-il.

Mais selon le président de la Ligue des familles (LDF), il reste deux problèmes. Le premier concerne les familles qui ont des enfants dans l’enseignement francophone et néerlandophone. Cette mesure ne s’appliquant que dans l’enseignement de la Fédération Wallonie Bruxelles, les élèves dans l’enseignement dépendant de la Flandre ne sont pas concernés. "Dans ce cas-là, les vacances seront parfois un peu décalées, surtout aux vacances de Carnaval et de Pâques", regrette Christophe Cocu dont l’avis est rejoint par Marc Mansis sur cet aspect.

Le deuxième problème que souligne la LDF concerne les parents séparés. "Ils vont devoir repasser devant un juge ou un médiateur pour refaire leur calendrier [de garde des enfants]. Nous conseillons de passer via un médiateur, cela coûte moins cher", explique Christophe Cocu qui ajoute que la LDF "demande aux juges de s’adapter à ce nouveau rythme [des vacances] pour les futurs contrats de divorce."

Plus possible de partir en vacances pour tout le monde ?

Pour Amandine, "c’est encore un coup dur pour les citoyens lambdas qui essayent de garder la tête hors de l’eau". La mère de famille s’inquiète également de l’organisation des vacances d’été qui seront plus courtes pour autant de familles. "Je suis catastrophée de comment on va pouvoir caser les vacances de tout le monde en six semaines. J’ai l’impression qu’on y a pas du tout pensé."

Sage-femme, elle raconte qu’il est déjà "très compliqué de caser les congés de tout le monde pendant l’été sans que le service ne s’arrête et je ne comprends pas comment on va y arriver avec deux semaines de moins."

Travaillant dans un secteur où de nombreuses personnes sont déjà "absentes ou en ont marre", Amandine explique avoir "vraiment besoin" de ses 15 jours de vacances avec sa famille en été, "pour une question de santé mentale."

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