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Le secteur Horeca est dans les starting blocks pour une réouverture a priori en demi-teinte. Dans un restaurant gastronomique de Charleroi, le retour des clients se prépare déjà, mais avec une capacité amoindrie de 40% pour appliquer la distanciation sociale. "Avec les tests qu'on fait aujourd'hui, on devrait arriver à 16 places", témoigne Tien Chin Chi, restaurateur.
Dans les faits, ce restaurateur a besoin d'une soixantaine de couverts par jour pour rentrer dans ses frais. Les mesures de sécurité représentent donc un véritable casse-tête à résoudre. "On ferait une tournante", poursuit le restaurateur. "Par exemple, à 18h, on sert une certaine table, et à 20h30 on dresse la table à côté."
Une question se pose: déployer plus d'énergie pour moins de clients sera-t-il rentable ? "Ce ne sera pas rentable", répond Tien Chin Chi. "Je pense qu'on ne peut plus travailler comme on travaillait avant le confinement. Il faudra être imaginatif pour vivre et survivre."
Mobilisation à Charleroi
Ce matin, les représentants de l'Horeca carolo se sont regroupés pour défendre leur secteur. Si des avancées sont déjà accordées, comme la baisse de la TVA sur les aliments et la déductibilité maximale pour les entreprises, d'autres mesures sont attendues. Une diminution des cotisations sociales, par exemple.
Sans cela, il sera difficile de gagner sa vie dans le contexte actuel. "En fait, on doit mettre moins de clients et plus de personnel puisqu'il n'y a plus de nettoyage", explique Aurélio Piccicuto, restaurateur et membre du collectif "Les Amis de L'Horeca", organisateur de l'action. "Il faut désinfecter les toilettes, par exemple, et donc je pense que ça va être très difficile. On va avoir pas mal de soucis comme ça à l'avenir."
Wendy Tamayo, elle aussi restauratrice et membre du collectif, dénonce elle aussi la situation. "De petits restaurateurs n'ont peut-être pas envie d'engager d'autres personnes pour travailler, donc faire un maximum soi-même... Mais, encore une fois, c'est un risque à prendre : on ouvre, ou on n'ouvre pas, c'est la question que tout le monde se pose aujourd'hui."
Si les craintes sont grandes, ces restaurateurs attendent de voir si la rentabilité sera au rendez-vous. Ils souhaitent avant tout maintenir le contact avec les clients.
Réaction du ministre fédéral
Suite à la publication de notre article et reportage, le cabinet du ministre fédéral des Indépendants et des PME, Denis Ducarme, nous a transmis une réaction. La porte-parole du ministre précise que celui-ci s'est entretenu avec le représentant du collectif "Les Amis de l'Horeca", Aurelio Piccicuto. "Une réunion a été programmée pour aborder les mesures de soutien a secteur", précise la porte-parole du ministre, Lisa Saoul.
"Plusieurs mesures de soutien ont déjà fait l’objet d’un accord en Kern: le prolongement du chômage temporaire et du droit passerelle pour les indépendants jusqu’au 31 août, un droit passerelle spécial pour accompagner la reprise d’activité des secteurs particulièrement impactés - en ce compris L’Horeca - jusqu’au 31 août, une baisse de la TVA à 6% pour la nourriture et les boissons non alcoolisées, la déductibilité des frais de restauration à 100% pour les indépendants et les entreprises ainsi que la création d’un chèque horeca", précise le cabinet du ministre.
"L’Horeca est un important pourvoyeur d’emplois qui joue aussi un rôle extrêmement important pour la convivialité de nos villes et de nos villages. Il est indispensable de nous tenir à ses côtés en cette période particulièrement difficile pour ce secteur", indique Denis Ducarme.