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Une organisation criminelle opère au parc Maximilien et à la Gare du Nord. Des passeurs sont soupçonnés de tenter de faire passer illégalement des migrants au Royaume-Uni en échange d'argent. 17 personnes ont été arrêtées.
Sur place, le sujet est tabou. Personne n'ose parler de ce démantèlement. "C'est un réseau qui avait des connexions avec la province du Luxembourg. Il a fallu une collaboration véritable avec la police fédérale et locale pour obtenir ce résultat", éclaire Denis Goeman, substitut du procureur du Roi.
Quelques jours encore avant l’opération policière, nous avions rencontré un jeune homme d’Érythrée. Il nous expliquait le fonctionnement du réseau. "On essaie plusieurs fois par semaine de partir. On prend le train ici à la Gare du Nord et on va à Arlon. Là-bas, le soir, sur les parkings, il y a des personnes qui nous ouvrent les camions et les referment derrière nous. Souvent les conducteurs nous repèrent. Ils ouvrent le camion et tout le monde descend. Alors on revient à Bruxelles. Et on retente une prochaine fois", nous confiait-il.
Des peines prévues par la loi pour dissuader
Les passeurs recrutent à Bruxelles. Les migrants arrivent à Arlon. Leur objectif: atteindre l’Angleterre. Après 6 mois d’enquête, 10 suspects ont été arrêtés dans un premier dossier. "Ces passeurs profitent honteusement de la misère d'autrui pour en tirer des bénéfices. Raison pour laquelle les peines sont prévues pour dissuader ce genre de faits", nous indique Denis Goeman.
Les amendes peuvent aller jusqu'à un million d'euros et les peines d'emprisonnement peuvent atteindre 20 années. Les sommes demandées par les passeurs aux migrants s’élèvent à plusieurs milliers d’euros par personne et sans aucune garantie de réussite.