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Le président russe Vladimir Poutine a estimé mercredi que son opération militaire en Ukraine était un "succès", affirmant que Moscou ne laisserait pas ce pays devenir une "tête de pont" pour des "actions agressives" contre la Russie.
Il a aussi comparé l'avalanche de sanctions et condamnations occidentales frappant la Russie, son économie, ses sportifs et son monde de la culture aux "pogroms antisémites", dénonçant un comportement "odieux" et "indécent" des Occidentaux. Rappelons que les pogroms antisémites étaient des attaques, accompagnées de pillages et de massacres, contre les Juifs, survenues en Russie, en Allemagne, France, Autriche, Roumanie ou dans d'autres pays.
"L'opération se déroule avec succès, en stricte conformité avec les plans préétablis", a déclaré M. Poutine, selon des propos retransmis à la télévision, réaffirmant ne pas avoir l'intention "d'occuper" l'Ukraine. Selon lui, l'offensive a été déclenchée parce que "toutes les options diplomatiques" avaient été "épuisées".
"Nous n'avions tout simplement pas d'options pour résoudre le problème de manière pacifique", a poursuivi le dirigeant russe, qui a assuré avoir "toutes les raisons de croire" que des "composants d'armes biologiques" étaient en développement sur le territoire ukrainien.
Poutine évoque le Donbass
Il a aussi dit ne plus pouvoir tolérer les "années d'intimidation de la population du Donbass", l'est russophone de l'Ukraine, où Kiev est confronté depuis huit ans à des séparatistes prorusses soutenus par Moscou.
Selon M. Poutine, l'Ukraine "se préparait à un scénario violent" et le début d'une offensive ukrainienne contre le Donbass et la Crimée, territoire annexé en 2014 par Moscou, "n'était qu'une question de temps". "Nous n'avions pas d'autre option pour nous défendre (...) nous ne permettrons pas que l'Ukraine serve de tête de pont pour des actions agressives contre la Russie", a encore dit le président.
M. Poutine a aussi estimé que l'opération en Ukraine "n'est qu'une excuse pour que l'Occident impose de nouvelles sanctions" contre la Russie, dénonçant une "stratégie consciente et à long terme" visant à "contenir et affaiblir" Moscou. "De telles démarches (...) ont toutes les caractéristiques d'une agression", a-t-il soutenu, accusant les Occidentaux de vouloir faire de la Russie "un pays faible et dépendant".
Les promesse d'aides face aux sanctions
Le président russe Vladimir Poutine a promis mercredi une série d'aides financières aux particuliers et aux entreprises pour faire face à l'avalanche de sanctions, assurant surmonter le "blitzkrieg" économique occidental contre la Russie.
Lors d'une réunion gouvernementale diffusée à la télévision, il a promis d'augmenter "le minimum vital, les salaires de fonctionnaires", les retraites et de supprimer des entraves administratives pour les affaires. "Oui, ce n'est pas simple pour nous en ce moment", mais "il n'est pas possible d'organiser un blitzkrieg économique contre la Russie", a-t-il assuré.
Le président s'est efforcé de rassurer: "notre économie, le budget de l'État, les entreprises privées ont toutes les ressources nécessaires pour résoudre les tâches à long terme", a-t-il affirmé, estimant que "même dans la situation actuelle, nous devons parvenir à une réduction de la pauvreté et des inégalités".
Il a qualifié la situation actuelle d'"épreuve" qui doit "mobiliser" les Russes, et dont il assure qu'elle sera surmontée. "Avec dignité, un travail acharné, un travail en commun et un soutien, nous surmonterons toutes les difficultés", a-t-il dit.
Il a également assuré que les entreprises privées - dans une économie pourtant dominée par l'Etat - devront exercer "un rôle clé pour surmonter les problèmes actuels". Pour cela, il a promis "une liberté entrepreneuriale maximale", demandant à son gouvernement de "supprimer les barrières administratives". Il a aussi assuré que les régions et les entreprises bénéficieraient de lignes de crédit supplémentaires, et que les commandes d'Etat seraient accrues.
M. Poutine a aussi vertement dénoncé les sanctions ayant visé les réserves de l'Etat russe. "Les réserves financières peuvent tout simplement être volées", a-t-il lancé, les Occidentaux ayant gelé quelque 300 milliards de dollars appartenant à la Russie, laissant craindre un défaut de paiement.
"L'économie russe va certainement s'adapter aux nouvelles réalités", a ajouté Vladimir Poutine, promettant aussi une aide au secteur agricole, fondamental pour le pays. Plus tôt mercredi, une aide de 26 milliards de roubles (218 millions d'euros au taux actuel) à ce secteur avait été annoncée.