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Sorties BD: Legio Patria Nostra, aux origines de la Légion Étrangère

Studio BD. Sortie de "Legio Patria Nostra". Ce premier tome raconte les origines d'un corps d'élite mythique de l'armée: la Légion Étrangère. Mais attention, l'idée ici n'est pas de développer un simple récit militaire mais une fresque historique autour d'un mythe fondateur: la bataille de Camaron. Pour cela, les auteurs emmènent le lecteur dans une aventure aux côtés du tambour Casimir, seul rescapé. Une histoire de famille qui débute bien avant l'armée à Lyon par un meurtre. Une fresque tragique et puissante magnifiée par les dessins de Marc-Antoine Boidin.

Dès les premières pages, "Légio Patria Nostra" prend le lecteur aux tripes. La puissance graphique du dessinateur projette ses couleurs sanglantes. Mais si le récit raconte le mythe fondateur de la Légion Etrangère, il ne vante pas pas la gloriole mais interroge sur la création de la famille. Celle que l'on choisit et non celle dont on hérite.

"Un mythe fondateur"

Le 30 avril 1863 au Mexique, 62 légionnaires de la 3e compagnie du 1er bataillon du Régiment Etranger sont piégés par 2000 soldats mexicains dans une hacienda délabrée du village de Camaron sur la route de Vera Cruz. Sous une chaleur de plomb, sans boire ni manger, ces légionnaires repousseront les assauts des Mexicains pendant près de douze heures. Ils ont juré à leur Capitaine de ne pas se rendre. Ils tiendront parole.

Scénariste pour la télévision, Jean-André Yerlès signe ici sa première BD. Un nouveau terrain de jeu pour un homme qui maîtrise déjà les codes des récits d'aventures. Le scénariste n'a pas choisit son sujet par hasard. Ce récit est aussi lié à sa propre famille. 

Dans ce récit, les personnages principaux ont vraiment existé. A partir de simples noms, Jean-André Yerlès a inventé un passé, des aventures. Il s'attache à suivre les pas de Casimir, le futur tambour de la Légion Etrangère. Tout commence sept ans plus tôt à Lyon où le gamin des rues, commet un meurtre en voulant protéger sa mère des violences de son souteneur. Le début d'une fuite qui l'amènera à s'enrôler avec un dandy, joueur invétéré. 

Pour réussir cette BD, il fallait un dessinateur capable d'apporter une nouveauté au récit de guerre. Marc-Antoine Boidin (connu pour la "Guerre des Sambres") relève le défi suite à une rencontre inattendue avec Jean-André Yerlès dans une fête bien arrosée. 

Le travail du dessinateur est superbe. Il donne à cette série une folie baroque par ses traits vibrants et ses couleurs chatoyantes. Il me montre son cahier de croquis. 

Au final, ce premier tome démontre le talent d'un duo qui donne à leur récit une force évocatrice peu commune. Un histoire puissante qui séduira sans conteste les amateurs de grandes fresques historiques et de belles pages de BD.

Legio patrio nostra, t1 aux éditions Glénat

Scénario: Jean André Yerlès

Dessin: Marc-Antoine Boidin

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