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La maman de Gaëtan était atteinte d'une grave maladie. Elle est sortie de sa maison de repos il y a trois semaines pour aller chez sa fille, la soeur de Gaëtan, où elle est décédée. Le médecin venu constater a inscrit "Covid-19" sur la déclaration de décès.
Ce que ne croit pas Gaëtan. "Pas du tout. Maman était en soins palliatifs depuis son arrivée chez ma soeur. On a commencé la morphine le 13. Le dimanche, elle décédait. On a fait appel à un médecin de garde qui ne connaissait pas ma mère. Quand je suis allé au funérarium, c'est la stupeur quand Roland Hennuy, le gérant, ouvre le papier et découvre la mention Covid-19. J'appelle le médecin pour l'interroger et je lui demande pourquoi il a mis ça. Il me dit que c'est l'Ordre des médecins qui demande à ce qu'on fasse cela", a-t-il affirmé sur le plateau de l'émission C'est pas tous les jours dimanche (RTL-TVI).
"Lors du premier confinement, c'était systématique", a appuyé Roland Hennuy, le gérant des pompes funèbres. "La plupart des médecins indiquaient d'office 'Covid-19' sur les avis de décès. Ce qui nous obligeait à fermer directement le cerceuil". En effet, il semble que les morts restent contagieux quelques heures voire quelques jours après le décès.
Surestime-t-on le nombre de morts? "Le cadavre reste infectieux durant 35 heures", a confirmé Philippe Boxho, vice-président du Conseil national de l'Ordre des médecins. "Sur le volet A de la déclaration de décès, nous demandons au médecin, comme Sciensano le demande aussi, s'il y a une certitude de mort par Covid-19 ou que la mort est possiblement dûe au Covid-19, de l'indiquer pour protéger les employés des morgues et des pompes funèbres. Mais attention, ce n'est pas le diagnostic de décès. Ce diagnostic se trouve sur une autre feuille, c'est le volet C, qui est enfermé dans une enveloppe. On ne connaît donc pas la cause de décès. C'est un secret médical". Celui qui va le voir, c'est l'Institut national de statistiques qui est chargé de faire des statistiques à cet égard.
"Pour en revenir aux propos de Mr Hennuy, il est vrai que lors de la première vague, nous n'avions pas les tests pour vérifier si les gens étaient atteints du Covid-19 et donc on a vu et on sait qu'on a beaucoup plus de morts qu'en fait du Covid-19. Pour cette deuxième vague, je suis moins sûr. Oui, on a été trop prudent", a conclu Philippe Boxho.
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