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La Ligue des familles a passé la liste des fournitures scolaires au crible. Résultat : des pratiques illégales et des coûts exorbitants frappent les familles fortement affectées par la crise du coronavirus.
Au total 44 listes de fournitures scolaires ont été analysées. Elles viennent de 36 écoles de la fédération Wallonie-Bruxelles.
Entre 52 et 520 euros
Le coût des listes varie de 52 à 520 € selon les niveaux de scolarité et les écoles. En moyenne les parents des premières et deuxièmes maternelles paient 76€ pour la rentrée, alors qu’il y a des mesures pour la gratuité. 134€ en moyenne pour la troisième maternelle, 234€ en primaire et 406€ en secondaire. Un montant à multiplier ou additionner par le nombre d’enfant d’une famille. Et le constat est inquiétant quand on sait que le confinement a appauvri les familles.
Parmi les pratiques illégales, des demandes d’achats supplémentaires et illégaux : rouleaux de papier de toilette, de lingettes, de mouchoirs. Les écoles demandent aussi des marques spécifiques (Pritt, tableau Velleda,…), alors que c’est interdit.
"En maternelle normalement, seuls le cartable, le plumier et les vêtements de l’enfant sont à charge des parents. On retrouve cette année encore des listes sur lesquelles il y a autre chose que ces trois articles. On va retrouver des demandes du type papier toilette, papier essuie-tout. L’école est subventionnée c’est à elle de fournir ces choses", explique Maxime Michiels, chargé d'études à la Ligue des Familles.
Dans les magasins, les parents interrogés pensent surtout au confort de leurs enfants, lorsqu’ils font leurs emplettes pour la rentrée. "Je préfère que nous on les apporte et qu’ils aient de quoi se moucher la journée ou se laver les mains, s’il faut du savon ou du gel, plutôt que de ne pas en avoir et qu’ils reviennent de la journée, en disant qu’ils n’ont pas pu se moucher…", dit une maman. Une autre questionne : "Ils ont demandé des mouchoirs et alors des essuie-tout, mais c’est vrai qu’on se demande comment est-ce que ça va être utilisé vraiment dans la classe".
L'école gratuite le devient donc beaucoup moins et ça ne s'arrange pas au fil des études. "Si on quantifie l’année scolaire au total, on va arriver à plutôt 1.250 euros pour les primaires, voire 1.550 euros pour les humanités, voire plus de 2.000 euros pour les humanités techniques et professionnelles", détaille encore Maxime Michiels.
"On dit que l’école est gratuite mais c’est vrai que ça coûte. Moi j’ai trois enfants et pour la rentrée scolaire chaque année, j’en ai plus ou moins pour 300 euros", pointe une maman.
Les parents peuvent-ils contester cette liste et comment?
"Il y a une démarche qui est de retourner vers l’administration de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il y a un service qui permet d’instruire une plainte si jamais il y a une irrégularité qui est constatée. Mais on se rend compte que les parents portent peu plainte, effectivement parce que ça met en difficulté les parents vis-à-vis de l’école et l’enfant vis-à-vis de ses enseignants et donc c’est pour ça que nous à la Ligue des familles, on estime que ce n’est pas seulement aux parents d’assurer la charge du contrôle de la législation en matière de gratuité scolaire et c’est pour ça qu’on appelle à la création d’une inspection ‘gratuité’ qui viendrait aléatoirement contrôler les écoles pour vérifier si oui ou non, elles respectent la loi", précise Maxime Michiels de la Ligue des familles sur le plateau du RTL INFO 13h.
Il existe également une adresse mail où les parents peuvent laisser un message: gratuite.ensobligatoire@cfwb.be.