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Près de 200 médicaments sont indisponibles en Belgique: comment expliquer cette pénurie?

 
 

Période compliquée pour les pharmaciens/pharmaciennes. La pénurie de médicaments n'a jamais été aussi conséquente. De nombreux produits (près de 200) manquent. Pour les professionnels, il faut donc trouver des alternatives (soit avec d'autres médicaments existants, soit avec des génériques, soit en réalisant une préparation eux-mêmes). Parfois, il n'y a tout simplement pas de solution, mais dans tous les cas, cela prend du temps et de l'énergie.

La pénurie n'est pas neuve, mais elle a rarement été si catastrophique. Les causes sont les suivantes : la demande de médicaments en hausse, la mainmise de la production en Chine qui connaît un manque de main d'oeuvre et la diminution de production liée à l'inflation et aux coûts de l'énergie.

Du côté des médicaments concernés, pour l'instant, près de 200 sont indisponibles en Belgique. Notamment le Perdolan, le Nurofen, certains antibiotiques, des sirops, des corticoïdes ou encore des aérosols.

De l'entraide et du temps perdu

"Parfois, on est dans l'incompréhension du côté des parents parce qu'ils ne comprennent pas. On n'a jamais vécu ça. C'est déjà arrivé que nous ayons des manques, mais en général, cela se rétablissait rapidement, dans les 15 jours", note Asma Abéïda, pharmacienne à Andenne. "Mais ici, c'est vraiment long. Parfois, nous sommes agressés. Par exemple, un papa est venu après avoir fait 3-4 pharmacies sans jamais trouver le médicament pour son enfant, qui était très malade. Je peux comprendre sa réaction".

C'est aussi une perte de temps pour les pharmaciens, car trouver des solutions, expliquer ces alternatives aux clients, et parfois préparer certains produits, ça prend beaucoup de temps et d'énergie. La situation est particulièrement problématique pour les pharmacies indépendantes. Pour pallier ce manque, certaines pharmacies s'entraident en fonction des stocks respectifs.

"On se dépanne entre nous, et parfois le temps de faire ça, le médicament revient. On arrive à trouver des solutions, même si je comprends que ça peut être stressant pour un patient qui ne voit pas son médicament arriver tout de suite. On est actuellement dans une logique d'entraide et de solidarité", note Bénédicte, pharmacienne adjointe dans une pharmacie de Namur.


 

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