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Interrogé par Fabrice Grosfilley ce matin dans la matinale de Bel RTL, le président du CDH estime qu'il faut poursuivre les négociations avec la NVA. Maxime Prévot se dit prêt à participer à un gouvernement fédéral, avec ou sans les nationalistes flamands. Selon lui, l'enjeu actuel n'est pas le casting, mais bien un plan de relance pour aider la Belgique à se redresser après la crise du Coronavirus.
L’appel du pied de Theo Francken à Paul Magnette, vous le jugez crédible ?
C’est logique qu’il soit formulé. Il faut reconnaître que maintenant depuis deux mois et demi, en super kern autour de la Première ministre, les 10 partis qui ont accordé les pouvoirs spéciaux à ce gouvernement pour traverser cette crise sanitaire travaillent de concert de manière constructive avec tout le monde autour de la table, y compris la N-VA.
La N-VA est devenue fréquentable et pourrait monter dans un gouvernement fédéral...
A ma connaissance, la N-VA n’a jamais été considérée comme infréquentable au même titre que le Vlaams Belang. Les propos que les leaders de la N-Va tiennent parfois sont de nature à redresser le poil plutôt qu’à favoriser la collaboration. Mais l’honnêteté intellectuelle m’impose de reconnaître que depuis qu’on travaille, tous les partis ensemble, à la gestion de cette crise et à l’accompagnement du travail de la Première ministre, les choses se passent avec respect de manière constructive et j’ose croire que cela peut continuer.
On doit négocier avec la N-VA et le PS doit-il accepter de négocier avec elle ?
Je pense qu’on doit partir de l’assiette des 10 partis qui travaillent aujourd’hui aux côtés de la Première ministre pour démarrer des discussions, des négociations. Est-ce qu’au final, cela veut dire que la N-VA sera dans le gouvernement ou pas ? Je n’en sais rien, c’est trop tôt pour savoir qui sera dans le bateau, mais l’enjeu face à l’immensité du marasme socio-économique auquel nous sommes confrontés et qui va affecter les familles durablement pendant des mois si pas des années. Il faut que l’on puisse d’abord rester dans cette union nationale pour identifier les mesures de relance utiles.
Vous êtes prêt à faire partie d’un gouvernement fédéral avec la N-VA ?
On est prêt à participer à un gouvernement. L’enjeu aujourd’hui n’est pas celui du casting, c’est précisément le piège dans lequel on est tombé avant la crise sanitaire, on a tellement ressorti les petites phrases exclusives des uns et des autres qu’on s’est mis dans des vases gluants qui n’ont pas permis de dégager un gouvernement. Je pense qu’aujourd’hui ce que les citoyens attendent c’est de savoir sur quel pied danser et quelles vont être les mesures de relance qui vont permettre d’éviter des faillites à gogo et qu’on puisse alors redresser ce pays rapidement, qu’on puisse réorienter son économie vers quelque chose de plus régénérateur, de plus humain, de plus vert.