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Les quatre grandes banques du pays prévoient une récession en Belgique, rapportent samedi L'Echo et De Tijd qui ont sondé ING Belgique, BNP Paribas Fortis, Belfius et KBC. Philippe Ledent, économiste chez ING, explique: "Durant une période un peu plus prolongée, on va avoir une diminution du produit intérieur brut (PIB) par rapport à la période précédente."
Le phénomène de récession est souvent un phénomène vicieux. Comme les familles doivent payer des factures exorbitantes, elles consomment moins, ce qui entraine un ralentissement de l'économie. Résultat, on se trouve souvent avec des pertes d'emplois, donc des familles qui s'appauvrissent, qui consomment moins, etc. Bref, le cycle s'amplifie.
C'est un cercle vicieux aussi pour les entreprises qui font face aux prix de l'énergie importants et aux salaires indexés. Elles investissent moins, l'économie ralentit, elles doivent parfois licencier et le cycle s'amplifie. La récession s'installe.
"Il faut essayer de ne pas verser dans la panique. Malheureusement, la panique ne peut faire qu'augmenter ce choix négatif et le retrait de l'activité", indique Philippe Ledent.
Les banques sondées prévoient que l'activité économique risque fort de ralentir à nouveau au quatrième trimestre après avoir déjà subi un coup de frein au troisième trimestre. Or, les économistes parlent d'une récession dès lors que l'économie se contracte deux trimestres d'affilée. C'est un phénomène relativement peu courant, puisque ce serait la troisième récession au cours des vingt dernières années. Les derniers chiffres laissent entrevoir un ralentissement accéléré de l'économie.
La prévision moyenne des quatre banques annonce une contraction de 0,4% de l'économie au quatrième trimestre après un léger recul de 0,1% au troisième trimestre. Concernant l'année prochaine, les avis sont divisés. ING et Belfius anticipent une poursuite de la contraction de l'économie au premier trimestre. BNP Paribas Fortis et KBC prédisent par contre une croissance nulle.
Pour l'ensemble de 2023, ING prévoit une très légère contraction de l'activité tandis que les trois autres banques tablent sur une croissance minime. L'indexation salariale de 11,5% que percevront environ un million de salariés au mois de janvier viendra certes soutenir la consommation, mais elle risque aussi de plonger certaines entreprises dans l'embarras. La hausse des coûts, la récession et la remontée des taux fragiliseront les entreprises, en particulier celles qui affichent un faible bilan.