Partager:
Des habitants de Celles (en province du Hainaut) s’indignent après la découverte de microplastiques sur un chantier de remplacement d’une ligne électrique. Emmanuel, un riverain, a contacté notre rédaction via le bouton orange "Alertez-nous" pour dénoncer cette situation. Elia, gestionnaire du réseau de transport d'électricité à haute tension, admet une erreur et annonce un nettoyage complet.
Depuis quelques jours, à chaque promenade dans son quartier, Emmanuel passe à côté d'un chantier pollué à Celles (en province du Hainaut). "On retrouve plein de microplastiques, de déchets de chantier. Il ne faut pas aller loin, il n'y a pas 30 centimètres sans un microplastique", témoigne-t-il.
Ces microplastiques sont mélangés aux copeaux de bois utilisés comme broyat. Un mélange qui se retrouve en dessous des plaques de roulage et qui doit permettre aux véhicules de chantier de se déplacer sans abîmer les parcelles agricoles.
"Cela me révolte. Pourquoi est-ce que ceci est mis en Wallonie, en dessous de chantiers comme ceux-ci, au nez et à la barbe des citoyens de la commune ? C'est comme si on vidait un camion-poubelle devant chez vous", estime Emmanuel.
Ce chantier, débuté en septembre, a pour but de remplacer une ligne électrique. Elia, gestionnaire du réseau de transport d'électricité à haute tension, en est responsable. Il le reconnaît, le compost utilisé à cet endroit est défectueux. "On a des coordinateurs sécurité-exécution qui effectuent des contrôles plusieurs fois par semaine. C'est un cas qui ne serait pas resté sans être constaté. Évidemment, cette couche non-conforme sera retirée totalement et nettoyée à la main s'il le faut. Un état des lieux sera exécuté après nettoyage de la zone", explique Charlote Quevedo, la porte-parole d'Elia.
Des garanties demandées par la commune de Celles, mais le compost pollué ne sera retiré que fin novembre. "Pourquoi ne l'a-t-on pas fait enlever directement ? Car cela allait encore retarder les travaux et donc provoquer des nuisances supplémentaires pour les riverains présents", indique Axelle Chantry, échevine en charge de l'Environnement.
La législation est très claire. La terre déplacée doit être déclarée et analysée. Sa composition aussi, d'après Laurent Delmotte, avocat des marchés publics. "On peut avoir des déchets de construction inertes, en ce compris, des parties bitumineuses, qui vont jusqu'à 10 %. Mais en ce qui concerne les exogènes, comme par exemple du plastique ou du caoutchouc, la limite est fixée à maximum 1 % du volume total", précise-t-il.
Si l'entreprise ne respecte pas ces dispositions, elle s'expose à des sanctions pénales. Reste à savoir si le chantier à Celles pourra être complètement nettoyé de ces microplastiques.