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Le ton est monté jeudi en séance plénière de la Chambre entre Sammy Mahdi et les francophones à propos de la législation linguistique en vigueur à la SNCB.
Le président du CD&V Sammy Mahdi, également député fédéral, a rappelé son opposition à toute modification en la matière lors de séance plénière à la Chambre. Cette réaction faisait suite à un incident survenu à Vilvorde, ville où habite M. Mahdi.
La Commission permanente de contrôle linguistique a reçu récemment une plainte à propos d'une annonce prononcée en français et en néerlandais dans un train alors que celle-ci aurait dû être prononcée uniquement dans la langue de Vondel puisque le train se trouvait à Vilvorde, donc en Flandre. Il s'agissait en fait simplement d'un "goeie morgen" doublé d'un "bonjour".
Le ministre fédéral de la Mobilité Georges Gilkinet (Ecolo) et la SNCB en avaient profité mercredi pour appeler à assouplir les règles linguistiques en vigueur au sein de l'entreprise ferroviaire publique.
Le président du CD&V a qualifié cette prise de position d'"extrêmement irrespectueuse". Il a répété ce message jeudi à la Chambre, appuyé par Eva Demesmaeker (N-VA).
Dans sa question à Georges Gilkinet, Sammy Mahdi s'en est également pris à l'enseignement francophone. "Lors de la législature précédente, vous auriez pu veiller à ce que les trains arrivent à l'heure ou à ce que les enfants soient obligés d'apprendre le néerlandais dans les écoles en Belgique francophone. C'est une pure honte que ce ne soit pas obligatoire. Et vous venez nous faire la leçon, au revoir et merci", a-t-il lancé. Ce message a suscité des huées sur les bancs francophones et un échange de signes d'"au revoir" de part à d'autres.
Georges Gilkinet, dont le parti est favorable au néerlandais obligatoire dans l'enseignement francophone, n'a pas commenté ces propos. Il a rappelé que, à ses yeux, l'attitude de l'accompagnateur de train était "une question de bon sens". Il a appelé à "dépoussiérer" et à appliquer la législation "de manière flexible".
François De Smet (DéFI), dont le parti reste attentif à la situation des francophones de la périphérie bruxelloise, s'est aussi exprimé. "Cette histoire est une peccadille qui ne devrait même pas être amenée ici. Que la N-VA monte sur le sujet, soit, mais que M. Mahdi s'y mette, ça, c'est inquiétant. Cette affaire nous rappelle la nature du nationalisme. Et la nature du nationalisme c'est d'être si irrationnel qu'il peut faire perdre le sens des priorités même à un acteur aussi raisonnable et intelligent que Sammy Mahdi", a-t-il conclu.
Pour l'ancien président de DéFI, "il est temps de changer de siècle". "Un "bonjour" dans un train ce n'est pas une annonce officielle, ce n'est pas une convocation électorale, c'est un geste humain et qui ne devrait faire peur à personne", a-t-il déclaré, largement applaudi par les francophones, mais aussi par Vooruit, le PVDA et Groen.