Accueil Actu Monde International

"Le plus dur, c'est l'odeur de la mort": Frédéric Cauderlier, ancien journaliste RTL, décrit son arrivée à Phuket après le tsunami de 2004

Il y a vingt ans, des centaines de Belges s'étaient envolés pour la Thaïlande, rêvant de passer des fêtes de fin d'année sous le soleil. Mais le 26 décembre 2004, un tsunami dévastateur a bouleversé leurs vies à jamais.

Un séisme sous-marin d'une magnitude exceptionnelle de 9,5 frappe l'océan Indien, provoquant une vague meurtrière qui dévaste les côtes de plusieurs pays. Le tsunami fait plus de 230.000 victimes dans une douzaine de nations. Parmi elles, des touristes venus chercher un peu de soleil pour les fêtes de fin d'année, dont de nombreux Belges. Frédéric Cauderlier, journaliste RTL à l'époque, revient sur ce drame et ce qu'il a vécu en arrivant à Phuket, quelques jours après la catastrophe.

Frédéric Cauderlier raconte comment il a été envoyé d'urgence en Thaïlande : "On savait que des Belges étaient sur place. Il fallait trouver un moyen de repartir rapidement. J'ai appelé mon épouse pour qu'elle me prépare un sac. Je lui ai promis de revenir pour le Nouvel An... Je ne savais pas encore à quoi m'attendre". Accompagné de son caméraman, il rejoint Phuket où il se retrouve plongé au cœur d'une réalité inimaginable.

Un chaos indescriptible

Arrivé à l'aéroport, il est frappé par la scène d’horreur : "C'était un hôpital d'urgence à ciel ouvert. Des blessés arrivaient de partout, les ambulances tournaient sans cesse. On commençait à voir les premières traces humaines de la catastrophe"

L'odeur de la mort, on ne l'oublie pas 

Là-bas, les journées sont rythmées par l’urgence de la situation et l’horreur omniprésente : "Le plus dur, c’était l’odeur. L’odeur de la mort. Les corps restaient dans l'eau depuis plusieurs jours, avec la chaleur et l'humidité. C'était insoutenable. Mes vêtements, je les ai jetés en rentrant en Belgique. Cette odeur, elle reste imprégnée". Des images resteront gravées à jamais dans sa mémoire : "Je me souviens des monastères où s’empilaient des cercueils en attendant des funérailles sans fin. On avait l'impression que le monde s'écroulait"

Des histoires bouleversantes

Parmi les témoignages recueillis, l’un l'a particulièrement marqué. Il raconte l'histoire d’un père thaïlandais : "Il était avec ses deux enfants sur la plage. Quand la mer s'est retirée, il a compris que quelque chose n'allait pas. Il a pris ses enfants dans ses bras et a couru. Mais la vague arrivait. Il a dû faire un choix terrible : abandonner un de ses enfants pour espérer sauver l’autre. Il a choisi le plus jeune, moins lourd à porter. Ce choix, il en vit encore aujourd’hui". Une décision inimaginable, un drame humain parmi tant d'autres.

Mais il y a aussi des histoires d’espoir et d’humanité. Frédéric se souvient d’une rencontre insolite : "Dans un village reculé, un homme thaïlandais nous entend parler français. Il s’exclame : "RTL, je connais très bien Liège !" Mon caméraman liégeois lui répond spontanément, à la belge, avec un "Oufti !". Cet homme, Niamh, est resté un ami proche. Il est aujourd’hui le parrain de ma fille"

Vingt ans plus tard, les souvenirs sont encore vifs. Comment les victimes belges ont-elles reconstruit leur vie après le tsunami ? Découvrez leurs parcours dans le documentaire exceptionnel de Luc Gilson, diffusé ce jeudi 19 décembre sur RTL tvi et disponible en streaming sur RTL play.

À lire aussi

Sélectionné pour vous