Alors qu'il revenait de l'école, Moïse, 14 ans, a été fauché par une voiture. L'automobiliste qui l'a percuté a été distraite par son téléphone et ce n'est pas un cas isolé. On estime aujourd'hui que 8% des accidents mortels sur la route sont liés à l'utilisation du GSM au volant.
Il s'appelait Moïse Melki, il avait 14 ans. Malgré les efforts des médecins, il est mort à l'hôpital, victime d'un oedème cérébral. "C'est vraiment dur de se réaliser qu'on ne va plus le voir", s'effondre sa maman, à Beersel.
Depuis la mort de l'adolescent, sa famille est dévastée. Ses parents revivent constamment les longues heures d'attente passées à l'hôpital à partir du jour de l'accident, le jeudi 28 novembre. "C'est le samedi qu'on nous a annoncé que madame, votre fils a une mort cérébrale, 'On a vraiment tout fait mais on n'a pas pu le sauver'", se souvient Damaris, la gorge nouée. "Je me suis évanouie parce que je n'avais plus le goût de vivre."
A Sint-Pieters-Leeuw, son père montre l'endroit où Moïse a été percuté par une conductrice de 24 ans alors qu'elle utilisait son téléphone. D'après les premières constatations, la conductrice roulait à trop vive allure et en utilisant son téléphone. Un comportement inadmissible pour les parents de la victime. "C'est un cycliste qui a appelé l'ambulance et pas la dame parce qu'elle était tétanisée. Elle avait toujours son téléphone en main", se rappelle la maman, qui dénonce "l'imprudence d'une personne qui ne s'est pas souciée qu'elle chamboulait toute une vie par le fait d'utiliser le téléphone".
Mike, son père, a tenu la main de son fils jusqu'à son dernier souffle. Moïse était son premier enfant. "Je pleure mon fils à cause de quelqu'un qui est en excès de vitesse, téléphone au volant", affirme-t-il. "Donc s'il vous plaît, respectons le code routier. La vie des gens en dépend." "La route ne tue pas, mais c'est nous qui tuons. C'est nous qui tuons... C'est nos véhicules, ce sont les engins électroniques que nous utilisons qui tuons et qui tuons tous les jours", se désole Damaris.
Les parents de Moïse regrettent le manque d'informations et d'encadrement de la part de la police. Leur avocat a demandé des devoirs d'enquête pour déterminer avec précision les circonstances du drame.