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Jean, un habitant de Mons, a dû faire face à une infestation de cafards début juin. Dans sa rue, ces insectes se sont multipliés dans un logement avant de se déplacer vers d'autres habitations. La commune a dû intervenir, car la situation sur place est devenue préoccupante. Qui est responsable dans cette situation ?
Locataire d'une maison à Mons depuis 8 ans, Jean témoigne après une infestation de cafards dans son logement. Les insectes proviennent d'un bâtiment voisin, et vu l'urgence sanitaire publique, la Ville de Mons a dû intervenir et faire appel à une société pour se débarrasser des nuisibles.
Selon Jean, tout a commencé début juin, et l'Hennuyer avoue par ailleurs ne pas avoir eu les gestes et les réflexes permettant d'éviter une propagation importante des nuisibles.
"Il n’y a jamais rien eu. Il n’y a jamais eu de bêtes. Au départ, j’en ai trouvé deux. J'ai écrasé ces insectes et par la suite, il y en avait plein. Je les ai aussi gazés. Quand je ne savais plus les compter, j’ai pris un aspirateur à main qu’on utilise normalement pour les miettes de pain. Je les ai tous aspirés, car je ne pouvais pas les supporter, et je les ai gazés à l’intérieur. Quand ils étaient tous morts, je les ai jetés dans les toilettes. C’est comme ça que j’ai commencé à nettoyer chez moi. Les insectes me rendent malade. Cela perturbe mon habitat."
Le Montois raconte également avoir eu des angoisses durant plusieurs jours avant l'intervention d'une société d'extermination des nuisibles.
"La première fois que j’en ai vu, c’était le 7 juin. Je ne sais même pas comment ils sont arrivés. Ces bestioles étaient là et ne bougeaient pas. C’était assez étrange", témoigne-t-il.
Et de poursuivre : "Ensuite, je ne pensais qu’aux cafards. Et j’ai craint qu’il y en ait dans mon lit. Je ne pouvais également pas regarder tranquillement la télévision. Entre chaque épisode, j’allumais la lumière pour voir s’il n’y en avait pas d’autres qui couraient de gauche à droite. J’allais les écraser, puis je retournais devant la télévision. Je vivais un cauchemar. On ne voit ça que dans des films, mais ici, c’était pour de vrai. Cela va mieux maintenant, mais aller dormir était un cauchemar. Avant de dormir, je refaisais tout mon lit que je faisais le matin pour être certain qu’il n’y avait pas de bestioles dedans.
Leur rue grouillant de cafards, Jean et ses voisins ont pointé un logement comme étant à l'origine des nuisances. Face à une situation d'urgence sanitaire, la commune a expliqué ce qui a été mis en place pour stopper l'invasion.
"Le bâtiment en question a été rénové il y a peu. Un allocataire social le loue à titre privé. La Ville de Mons a été mise au courant rapidement et a tout de suite dépêché des agents sur place pour constater la situation", nous explique-t-on. "Deux arrêtés ont été pris : un arrêté travaux imposant au propriétaire de traiter l’invasion dans un délai très court et un arrêté d’inhabitabilité, car les locataires ne peuvent pas rester dans le logement vu l'utilisation inévitable de produits toxiques pour éradiquer les cafards. Finalement, vu l’urgence sanitaire publique, la Ville de Mons a elle-même engagé une société, avant la fin du délai imposé au propriétaire, pour traiter les cafards".
Des interventions ont ainsi eu lieu dans le logement en question et dans l'espace public.
Les gestes à éviter
Jean expliquait avoir écrasé les cafards dans son logement, un geste à éviter, car les cafards femelles portent une oothèque (poche d'œufs) dans leur abdomen. En écrasant une femelle, il y a un risque de disperser ces œufs, qui pourraient survivre et éclore plus tard.
Une société d'extermination des nuisibles, qui est intervenue à Mons, livre d'autres conseils.
"Les gestes à ne pas faire, c’est d’utiliser des aérosols, car on va risquer une dispersion des cafards et une fragmentation des colonies. Il ne faut pas non plus nettoyer, car il ne faut pas perturber l’insecte qui est installé. La meilleure chose à faire est d’appeler un service professionnel. Cela ne prend pas beaucoup de temps de lutter contre une propagation. Ici, c’était une situation particulière, mais c’est assez rapide. Ici, c’est heureusement rapidement rentré dans l’ordre par rapport aux actions mécaniques entreprises pour protéger les habitations", explique Michaël Debière, un technicien de l'entreprise AB PROKILL. "Tout rentrera dans l’ordre en l’espace d’un mois, un mois et demi, en général… Tout en sachant qu’on va retrouver pas mal de mortalité, 7 jours après la première phase de traitement".
Quand des locataires et des propriétaires se retrouvent infestés de cafards à la suite d'une invasion de ces insectes dans une maison voisine, que peuvent-ils faire ? Olivier Hamal, responsable du syndicat national des propriétaires, a répondu à nos questions.
"Je suggère aux locataires et aux propriétaires de cette rue de se retourner à la fois contre le propriétaire de l’immeuble d’où sont partis les cafards, ainsi que contre l’occupant. Le tout est de déterminer depuis quand la présence de cafards existe (était-ce avant ou après la location ?). Manifestement, pour avoir de tels débordements en termes de cafards, il devait y avoir une situation de départ assez gênante dans l’immeuble. C’est important de le savoir pour déterminer contre qui ils peuvent se retourner. Comme il y a un doute sur la présence des cafards avant ou après la mise en location du bien, ils ont intérêt à se retourner à la fois contre le propriétaire et contre l’occupant afin d'obtenir le remboursement des frais qu’ils ont dû engager pour désinfecter leur immeuble".
Si le locataire constate que le propriétaire n'agit pas et que les nuisibles étaient présents avant la location, voici la procédure à suivre : "Dès lors que le locataire peut prouver que les nuisibles étaient présents avant son emménagement, il doit informer immédiatement le propriétaire. Si ce dernier ne prend pas de mesures, le locataire doit lui envoyer une mise en demeure. Si nécessaire pour mettre fin à l’infestation, il peut faire appel à une société spécialisée pour désinsectiser les lieux. Ensuite, il demandera le remboursement des frais engagés au propriétaire. Si aucune solution amiable n'est trouvée, le locataire pourra entamer une procédure devant le juge de paix. Inversement, si c’est le propriétaire qui est informé par d'autres occupants de l’immeuble ou de la maison qu’il y a un problème de nuisibles, il devra déterminer leur provenance et demander à son locataire de prendre les mesures nécessaires. À ce moment-là, il pourra constater si le locataire occupe les lieux de manière appropriée".