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Jean a acheté un appartement "de standing" dans un ex-home rénové de Perwez: il dénonce un résultat "loin des promesses annoncées"

Jean (nom d'emprunt pour garantir l'anonymat) et son épouse pensaient avoir trouvé le cadre idéal pour leur retraite mais ils racontent être confrontés à une série de problèmes depuis leur achat immobilier. Entre retards de livraison, problèmes d'humidité et finitions décevantes, le couple dénonce une rénovation qui ne correspondrait pas au cahier des charges.

Jean et son épouse, tous deux militaires de carrière, souhaitaient passer leurs vieux jours dans un environnement calme, loin de la ville. Le couple aspirait donc à vendre sa maison de Koningslo, à Vilvorde, pour s’installer dans un appartement confortable, au sein d’un bâtiment neuf avec ascenseur, dans une région plus verte.

Le projet "Les hauts de Trémouroux" semblait cocher toutes les cases : une résidence moderne dans une ancienne maison de repos rénovée, nichée dans la campagne de Perwez. Mais la réalité n’est finalement pas à la hauteur de leurs espérances : "Notre nouvel appartement est loin de correspondre aux promesses annoncées", signale Jean via le bouton orange Alertez-Nous. 

La visite d’un appartement témoin les a convaincus

Après avoir repéré le projet immobilier sur Internet via une annonce qui évoque "35 appartements de standing", Jean et son épouse ont été séduits par leur visite d’un appartement témoin lors d’une journée porte ouverte en septembre 2021. 

"On nous a fait miroiter quelque chose qui était en parfait état, qui était super bien fini", raconte Jean. Le couple s’est décidé fin novembre de la même année, officialisant l’achat de son futur nid douillet. Mais Jean nous dit être allé de déconvenue en déconvenue concernant ce bien immobilier, la première concernant les délais de livraison.

Une livraison tardive des appartements

Le chantier, qui devait être terminé en mars 2023, a pris du retard. "La rénovation a été fortement affectée par les intempéries, les situations exceptionnelles du post covid et la guerre en Ukraine", explique Louis de Bellefroid, Project Manager chez Dare 2 Build. "Nous avons livré le bâtiment dans les délais prévus contractuellement", précise-t-il. 

Jean et son épouse ont dû s’adapter, négociant un délai supplémentaire avec les acheteurs de leur maison pour rester un peu plus longtemps à Koningslo. Finalement, ils ont pu emménager du côté de Perwez en août 2023, mais la joie de la découverte de leur nouvel appartement a vite laissé place à la déception.

Les caves, un problème majeur

Le principal point faible de ce projet immobilier concerne actuellement les caves. Jean, comme d’autres copropriétaires, n’a toujours pas pu prendre possession de sa cave. "À la livraison du chantier, il est apparu qu’il y avait une série d’infiltrations via les anciens murs en contact avec l’extérieur lors des intempéries exceptionnelles telles que nous les avons connues ces deux dernières années", explique Louis de Bellefroid. 

"Les caves sont constamment inondées, les portes sont couvertes de moisissure et ne se ferment plus, les compteurs d'eau et de gaz sont sans cesse condensés, les canalisations de gaz commencent à rouiller", raconte Jean.

En outre, le retraité n’est pas satisfait du système de cloisonnement des caves individuelles qui a finalement été choisi par le promoteur immobilier : "Le cahier des charges prévoit des blocs de béton et à l’arrivée, ce sont des cloisons en grilles métalliques". Une modification assumée par le promoteur immobilier : "Les grilles permettent une bien meilleure ventilation", argue-t-il. 

"Oui, ça va aérer. Mais ça n'enlève rien au fait que le cahier des charges n'est pas respecté", réagit l'avocat Pierre Grégoire, qui s’est rendu sur les lieux après avoir été contacté par plusieurs copropriétaires.

Selon Dare 2 Build, le cahier des charges commercial permettait un tel changement. 

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L'enclos pour les poubelles, une solution problématique

Autre désagrément important : l'installation d'un enclos ouvert pour le stockage des poubelles, devant chez lui. Cette disposition a entraîné des dépôts clandestins, des odeurs désagréables, et la présence de rats. Une situation que Jean qualifie de "publicité mensongère" : il s’attendait à des "conteneurs dits 'intelligents', parce qu'enterrés, et une vue sur un bosquet et un parking, et non sur un espace à ordures en plein air".

"C’est à la demande expresse de la commune de Perwez que nous avons dû modifier la mise en place des conteneurs, car cette commune ne gère pas les containers enterrés, mais uniquement les containers individuels/collectifs hors-sol", explique Louis de Bellefroid. "Une discussion est en cours entre la copropriété et la commune afin d’améliorer la situation", ajoute-t-il. 

"Indépendamment de la commune et du ramassage, il y a un problème par rapport à la vue, donc esthétique, et par rapport aux odeurs", insiste l'avocat Me Pierre Grégoire.

Une façade marquée par l'humidité

Dans les murs de façade de cet ancien bâtiment laissé à l’abandon, une grande quantité d’eau s’était accumulée. Après la rénovation, de larges taches d’humidité sont apparues sur la peinture blanche. "Nous sommes à peu près 1 an après la livraison des appartements et une remise en peinture des façades est déjà nécessaire", déplore Jean. 

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"Une peinture à la chaux a été appliquée dans les règles de l’art. Cette technique de peinture permet à la façade et aux vieux murs de respirer", explique le promoteur immobilier. "Cette peinture (…) peut néanmoins faire apparaître des taches à certains endroits, pour lesquelles il n’y a actuellement aucune autre solution acceptable", ajoute-t-il.

Sur les photos, on voit que les tâches sont plutôt sur la partie basse de la façade. "L’entreprise n’a malheureusement pas pu terminer la peinture du soubassement du bâtiment (…) Elle interviendra pour finaliser son travail après la reprise des travaux, à la fin des congés du bâtiment", indique le promoteur. 

À la liste des motifs d’insatisfaction s’ajoutent les finitions intérieures des appartements qui laisseraient à désirer, et le sol des balcons, qui est en caillebotis. "Toute une série de problèmes manifestes, qui sont soit liés au fait que le cahier des charges n'est pas respecté, soit au fait que la réalisation n’a pas été faite dans les bonnes règles de l'art", déclare Me Pierre Grégoire.

"Nous mettons tout en œuvre afin de résoudre ces problèmes", assure le promoteur, qui estime que le projet est néanmoins "une réussite en son genre".

Une action judiciaire en préparation ?

Aujourd'hui, Jean et d’autres copropriétaires mécontents envisagent de porter l’affaire en justice. Certains copropriétaires, qui sont des investisseurs n’habitant pas sur place, se sentent moins directement concernés. L’avocat Pierre Grégoire attend une confirmation du nombre de propriétaires qui veulent agir sur le plan privé, et un éventuel mandat de l’association des copropriétaires. 

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