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C'est une première depuis les années 70 et le choc pétrolier: l'énergie est devenue la dépense la plus importante pour certaines entreprises, devant les salaires. C'est le cas chez Carmeuse, producteur de chaux. "C'est devenu, avec les augmentations des derniers mois, le premier poste de coûts", explique Rodolphe Collinet, CEO de l'entreprise. Chez Knauf a Visé, on confirme cette tendance. "On fait de la laine de verre avec un four", explique Olivier Douxchamps, le directeur de l'usine. "Et avec l'augmentation du prix de l'électricité, du gaz et du CO2, c'est devenu notre principale dépense."
Cette augmentation a évidemment un impact sur le prix de vente. "Cette hausse des coûts énergétiques, on doit la refacturer", dit Niels Schreuder, porte-parole d'AGC Glass Europe. "Ce sont nos coûts de production donc ça a un énorme impact sur le prix des pare-brises et des vitrages par exemple."
"Je suis inquiet"
Le signal d'alarme est activé par l'Union Wallonne des Entreprises. Car certaines entreprises pensent à fermer certaines unités de production. Ce qui aurait un impact sur la trésorerie et la viabilité des sociétés. Le risque est bien présent selon Olivier de Wasseige, administrateur délégué de l'Union Wallonne des Entreprises. "Devoir s'endetter pour payer sa facture énergétique. Ça diminuerait les capacités financières de l'entreprise au risque de ne plus pouvoir investir dans les prochains mois."
Le prix du gaz et de l'électricité est supérieur de 15% en Belgique par rapport à l'étranger. Il met donc à mal la compétitivité de nos entreprises. Le gaz est quant à lui 10x plus cher en Belgique qu'aux Etats-Unis !
Selon une étude de la Banque Nationale de Belgique, cela pourrait à terme coûter 10.000 emplois dans le pays si la situation devait perdurer. "Il faut avoir une politique énergétique en Belgique pour permettre aux grandes entreprises de rester compétitives", dit Olivier Douxchamps, directeur de l'usine Knauf. "Oui, je suis inquiet."