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Procès des meurtriers présumés de Mbaye Wade à Liège: le jury retiendra-t-il les motifs d'homophobie et de racisme?

Les institutions et associations qui sont constituées parties civiles devant la cour d'assises de Liège au procès de Jérémy Davin et Louis Bouton ont insisté lundi lors de leurs plaidoiries sur les notions d'homophobie et de racisme. Le jury devra se prononcer sur la circonstance aggravante liée aux faits.

Les mobiles du crime sont-ils des mobiles de  haine, de mépris ou d'hostilité à l'égard d'une personne, notamment en raison de sa prétendue race, de sa couleur de peau, de son origine ou de son orientation sexuelle?

Mbaye Wade, un Liégeois âgé de 43 ans, a été tué de plusieurs coups de couteau le 17 septembre 2020 à son domicile situé dans le centre de Liège. Jérémy Davin, un Ansois âgé de 28 ans, et Louis Bouton, un Namurois âgé de 23 ans, sont accusés de son assassinat, avec la circonstance aggravante d'homophobie ou de racisme.  

Une hostilité claire pour les parties civiles

Le Centre interfédéral pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme et les discriminations (Unia) est également partie civile au procès. Me Sandra Berbuto a plaidé sur la circonstance aggravante liée aux faits et selon laquelle l'un des mobiles du crime est la haine, le mépris ou l'hostilité à l'égard d'une personne, notamment en raison de sa prétendue race, de sa couleur de peau, de son origine ou de son orientation sexuelle.  

Selon l'avocate, le mobile déterminant de l'acte posé par Jérémy Davin est la haine parce que la victime était homosexuelle et noire. Elle a rappelé que Mbaye Wade a été massacré par un auteur qui a multiplié les coups, comme s'il voulait le déshumaniser.  "Jérémy Davin nie, mais c'est une mauvaise histoire qui blesse les oreilles", a indiqué Me Berbuto.

L'avocate a relevé des indices qui témoignent du racisme de l'accusé, comme ses tatouages: le symbole SS de l'idéologie nazie et une croix gammée scarifiée, entre autres. Elle a également pointé sa haine des personnes efféminées et son vocabulaire.  

Me Berbuto a évoqué l'homosexualité intériorisée de Jérémy Davin, qui a tué l'homosexuel qui est en lui en tuant Mbaye Wade. "Il y a des homosexuels qui vivent leur homosexualité, mais qui ne peuvent supporter l'homosexualité", a-t-elle analysé.  

Avocat des ASBL Prisme et Maison Arc-en-ciel, Me Eric Lemmens a rappelé que Jérémy Davin avait décrit avec violence ses fantasmes de mise à mort. Il prônait Satan, disait qu'il finirait en enfer.   "Gardons-nous de la banalisation du mal. On ne fait pas gratuitement un tatouage SS sur un crâne rasé, à l'endroit même où il figurait sur les casques allemands. Tous ces signes de haine, mis bout à bout, font sens. Jérémy Davin est raciste", a plaidé l'avocat.  

Le réquisitoire de l'avocat général ainsi que les plaidoiries de la défense sont attendus mardi.

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Commentaires

1 commentaire

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  • Mais oui Le Centre interfédéral pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme et les discriminations (Unia) encore une fois se mêle de choses qui ne le regarde pas pour pouvoir faire parler de lui nous savons que ce "centre " est en réalité opportuniste et porté du coté des étrangers et des homosexuels alors que l'on ne lui demande rien il ferait mille fois mieux de rester derrière son bureau !

    Charles Poulain
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