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Ce devait être le premier Noël après la libération... Malmedy devait être à la fête ce jour de décembre 1944, mais il n'en sera rien. Un bombardement allié s'abat soudainement sur la ville belge. Comment est-ce possible ?
Maria et Fernand venaient d'avoir 7 et 12 ans. Ils ont assisté à l'horreur avec leur regard d'enfant "J'y pense chaque année avec ferveur", avoue Maria. "La ville était en flammes, imaginez des flammes de 20 mètres de haut", se rappelle Fernand.
80 ans plus tard, impossible d'oublier cette journée du 23 décembre 1944, quand les premières bombes américaines sont lâchées sur Malmedy. Fernand habitait une petite maison du centre. En sortant de son abri, il découvre une ville en ruines. "Il n'y avait plus une seule maison debout, tout était rasé", raconte-t-il.
Les causes du drame
Aujourd'hui, ils sont les derniers témoins de ce Noël tragique. Comment les Alliés ont-ils pu se tromper de cible ? Pourquoi ces six bombardiers américains ont-ils largué ces treize projectiles sur Malmedy ?
La réponse reste floue, même aujourd'hui. "Ils croyaient peut-être que les Allemands étaient dans la ville, puisqu'ils savaient que les Allemands étaient arrivés à deux kilomètres, au carrefour de Baugnez. La deuxième explication, c'est qu'on s'est servi de cartes allemandes trouvées qui mettaient évidemment Malmedy en territoire allemand", théorise Francis Balace, historien.
Une deuxième naissance
À cette période, les Américains se retirent un peu partout. Les liaisons radio sont coupées, impossible de prévenir les pilotes qu'ils se trompent de cible. Le cauchemar va durer trois jours et causer la mort de plus de 200 civils. "Quand j'ai été sortie des caves, j'ai pris un bol d'air profond, mais profond. C'est une deuxième naissance. C'est quelque chose de fabuleux, l'oxygène et l'air. C'est inoubliable", assure Maria.