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Chute du gouvernement français: qui succèdera à Michel Barnier... et quand?

Une semaine après la chute du gouvernement français, le nom du successeur de Michel Barnier est toujours inconnu. Le président de la République avait pourtant annoncé mardi qu'il le nommerait dans les 48 heures. Théoriquement, on devrait donc le connaître ce jeudi. Mais Emmanuel Macron se rendra ce matin en visite officielle en Pologne et ne reviendra que dans la soirée. Alors, aujourd'hui, demain ou un autre jour?

Qui sait ? La dernière rumeur évoque une nomination dès ce soir au retour de Pologne. Mais au fond, on n'est pas à 12 ou 24 heures près. Et je vous rappelle qu'Emmanuel Macron, le maître des horloges, n'aime pas qu'on lui force la main.

Chacun, bien sûr, y va de son avis. Et ses deux prédécesseurs ne s'en sont pas privés. Nicolas Sarkozy, reçu discrètement à l'Élysée dimanche soir, a plaidé pour un gouvernement présidé par l'actuel ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, et dans lequel Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, conserverait son portefeuille.

Ce n'est pas un hasard, Retailleau est membre des Républicains, le parti de Nicolas Sarkozy, et Lecornu, avant de devenir macroniste, en était lui aussi une des figures L'ancien président aurait également mis son veto à la nomination du centriste François Bayrou, qu'il déteste, parce que celui-ci a appelé deux fois à voter contre lui aux élections présidentielles de 2007 et 2012.

Emmanuel Macron entretient d'excellentes relations avec le mari de Carla Bruni, mais ça ne veut pas dire qu'il suivra ses conseils. Une équipe Lecornu-Retailleau serait nettement marquée à droite, et braquerait la gauche démocratique, avec laquelle il a négocié mardi un pacte de non-censure.

Hollande propose Cazeneuve

De son côté, François Hollande, plutôt discret ces derniers jours, s'est prononcé pour la nomination de son dernier Premier ministre, Bernard Cazeneuve. L'homme a le profil et les compétences, mais il n'est plus membre du Parti socialiste, qu'il a quitté lors de l'alliance entre le PS et les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon.

Devenu avocat d'affaires depuis son départ de Matignon, ça paie très bien. Il incarne plus ce qu'on appelait autrefois la gauche caviar que le Front populaire. D'ailleurs, les mélenchonistes ont déjà annoncé qu'ils le censuraient. Et là encore, c'est Marine Le Pen qui aurait la clé, et ce serait reparti pour un tour.

Car l'essentiel, ce n'est pas le nom du Premier ministre, c'est le fait que l'Assemblée n'aura pas changé, puisqu'on ne peut pas la dissoudre avant juillet. Donc la future majorité relative ressemblera beaucoup à celle de Michel Barnier.

En 1962, après le renversement de Georges Pompidou, le général de Gaulle l'avait maintenu à Matignon. Ça aurait pu être une solution, mais l'austère Michel a écarté cette option. Je plaiderai donc pour une personnalité moins clivante, par exemple un autre ancien premier ministre, Jean Castex. Mais là, il faudrait trouver un nouveau patron pour la RATP, la Régie Autonome des Transports Parisiens. Pas simple. Comme disait Jordi, dur dur d'être président.

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