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Le constructeur allemand Volkswagen a l'intention de réduire ses effectifs. Il demande aussi à ses employés de réduire leur salaire. C'est que demande également l'entreprise française de verrerie Saverglass qui a une usine à Ghlin. Afin d'assurer la pérennité de l'entreprise. C'est légal mais les employés se posent pas mal de questions.
Chez Saverglass à Ghlin, l'idée est défendue par la direction internationale du groupe: une baisse de salaire des travailleurs pour assurer la pérennité de l'entreprise. On en est encore au stade des discussions, et les positions des principaux intéressés diffèrent. "On n'a que deux jours de repos et on devrait encore baisser notre salaire...", soupire un employé. "On fait assez de sacrifices."
Un autre employé se dit prêt à accepter "si ça permet de sauver l'emploi des collègues."
Concrètement, les travailleurs pourraient être confrontés d'ici peu à une diminution de salaire de 7% pour une durée de 6 mois. Des pertes entre 100 et 200 euros par mois. Contactées par nos soins, les délégations syndicales ne souhaitent pas s'exprimer officiellement, mais voici l'une des positions recueillies: "Nous nous battons d'habitude pour des hausses salariales, cette situation est très délicate."
Et en France?
Et pour obtenir un commentaire, nous traversons la frontière, pour rejoindre un autre site du même groupe. À Feuquières, en France dans l'Oise, la proposition est la même, et là, les travailleurs ont déjà dit non. "Ça ne garantit rien du tout", dit Pascal Vallée, délégué syndical CGT dans cette usine. "C'est-à-dire que si la société va toujours mal, on ne sait pas comment ils vont nous manger après. Donc il n'est pas question de prendre un risque pareil."
Et en Belgique, si il n'y pas encore de positions des travailleurs, une question se pose, est-ce applicable?
Il y a des précédents chez Durobor en 2011, une autre verrerie, chez Audi également mais ces cas sont extrêmement rares. Des baisses de salaire peuvent être réalisées si les deux parties l'acceptent, un contrat modifié, et si le salaire n'est pas en dessous des barèmes minimum des secteurs.
L'une des questions concerne la motivation des travailleurs mais pas seulement. "Ça ne peut pas être une mesure isolée, qui serait dans ce cas-là une espèce de rustine mais sans qu'on voit très bien quel est l'avenir", explique Evelyne Léonard, économiste pour l'UCLouvain. "Ça ne peut fonctionner que s'il y a un plan de réorganisation, de restructuration crédible."
Les travailleurs du site de Ghlin devraient être consultés prochainement, ils se positionneront quant à cette baisse salariale, dont on leur dit qu'elle est indispensable.