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Offensive de printemps des talibans qui ignorent les appels à la paix

Les talibans ont officiellement lancé mercredi leur offensive de printemps, rejetant ainsi implicitement les récents appels du gouvernement afghan à entamer des négociations de paix.

L'opération Al Khandaq - du nom d'une bataille menée à Médine au VIIe siècle au cours de laquelle des combattants musulmans avaient défait des envahisseurs "infidèles" - ciblera les forces américaines et "leurs agents de renseignement" ainsi que leurs "partisans internes", ont annoncé les talibans dans un communiqué.

Il s'agit en partie d'une réponse à la nouvelle stratégie pour l'Afghanistan mise en place l'année dernière par le président américain Donald Trump, qui a accordé plus de latitude aux forces américaines pour combattre les insurgés, ont-ils indiqué.

L'offensive de printemps des talibans marque habituellement le début de ce qui est considéré comme la "saison des combats", bien que cette année ces derniers se soient poursuivis pendant l'hiver. Les insurgés ont également revendiqué une série de sanglants attentats dans la capitale Kaboul, qui ont tué et blessé des centaines de civils.

Al Khandaq vise à "écraser, tuer et capturer les envahisseurs américains et leurs partisans", préviennent les talibans. Selon eux, la présence de bases américaines dans le pays "mine toutes les chances de paix" et contribue fortement à "prolonger la guerre en cours".

Les talibans sont depuis plusieurs semaines sous pression pour accepter une offre de négociations de paix lancée en février par le président Ashraf Ghani. Leur communiqué n'en fait toutefois aucune mention.

"Nous sommes partis pour un été chaud et chargé", a déclaré un diplomate occidental à l'AFP.

Pour l'analyste politique afghan Ahmad Saeedi, les talibans semblent estimer que le rejet en février par Washington de leur propre offre de négociations directes avec les Etats-Unis ne leur laisse "pas d'autre choix que de se battre".

"Ils vont essayer cette année d'affaiblir encore plus le gouvernement. Ils vont essayer de faire dérailler le processus électoral", estime ce professeur à l'université de Kaboul. "Un gouvernement faible conduirait à forcer les Etats-Unis à leur parler", note-t-il.

Un porte-parole du ministère afghan de la Défense, Mohammad Radmanish, a qualifié le communiqué taliban de "propagande".

Le gouvernement afghan a fort à faire dans la perspective des élections législatives prévues en octobre et alors que ses forces de sécurité peinent sur le terrain à faire face aux insurgés et à protéger les civils.

Dimanche, un kamikaze s'est fait exploser au milieu d'une foule devant un centre d'enregistrement électoral de Kaboul, tuant 60 personnes et en blessant 129, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé.

Le groupe Etat Islamique (EI) a revendiqué l'attaque. Certains responsables afghans et occidentaux soupçonnent cependant l'EI de recevoir de l'aide d'autres groupes insurgés, notamment le réseau Haqqani qui fait partie des talibans, lors d'attentats de ce genre.

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