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Une organisation des droits de l'homme nicaraguayenne a demandé jeudi au président Daniel Ortega de démanteler les groupes paramilitaires accusés de "kidnapper, torturer, assassiner" et de "terroriser" la population.
"S'il est vrai, comme l'a affirmé le président Ortega", que ces groupes "n'appartiennent pas au gouvernement, qu'il s'implique pour garantir le droit à la sécurité des citoyens", a demandé lors d'une conférence de presse Alvaro Leiva, secrétaire de l'Association nicaraguayenne pour les droits de l'homme (ANPDH).
Le président Ortega a nié lundi, dans un entretien à la chaîne américaine Fox News, contrôler les paramilitaires pro-gouvernementaux qui ont été vus en train d'agir aux côtés de la police.
Il a au contraire accusé des groupes politiques de diriger des milices anti-gouvernementales, qui ont selon lui tué "des dizaines" de policiers lors des troubles.
M. Leiva a assuré jeudi qu'il y avait "un nombre suffisant de preuves qui disent le contraire". "Actuellement, les citoyens sont terrorisés, ils se sentent sans défense et impuissants" face à des "groupes armés non-autorisés" qui "kidnappent, torturent et assassinent", a dénoncé ce responsable d'ONG.
Selon un récent rapport de l'ANPDH, les manifestations contre le gouvernement du président Daniel Ortega ont fait jusqu'à présent 448 morts. Un chiffre qui diffère de celui du Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh), dont le dernier bilan s'élève à 301 morts.
La contestation, lancée le 18 avril contre une réforme des retraites abandonnée depuis, s'est rapidement généralisée pour dénoncer la confiscation du pouvoir par l'ancien guérillero de 72 ans.
Daniel Ortega est accusé d'avoir mis en place avec son épouse Rosario Murillo, qui occupe les fonctions de vice-présidente, une dictature marquée par la corruption et le népotisme.
Il a écarté lundi toute idée de démission, dans l'interview à Fox News, assurant qu'il comptait aller jusqu'au bout de son mandat, en 2021, alors que la rue continue d'exiger sa démission après trois mois de violences.