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Les négociations en vue d'un cessez-le-feu à Gaza se poursuivent, mais la situation est complexe. Notre experte Chantal Monet apporte un éclairage.
Les négociations durent et se font attendre par les Palestiniens visés par les bombes et les obus israéliens. "Le point positif, c'est que tout le monde est autour de la table, y compris les Israéliens qui avaient refusé d'y être le week-end dernier", souligne Chantal Monet. Notre journaliste rappelle que le Hamas a qualifié ces négociations de 'négociations de la dernière chance'. "D'après le Hamas, il s'agit peut-être la dernière chance pour Israël de récupérer des otages vivants".
Après des semaines, si pas des mois de négociations, où en est concrètement cet accord ? Et quels termes va-t-il reprendre ? "Sur les toutes grandes lignes. Il semble y avoir un terrain d'entente, c'est-à-dire une trêve de six semaines avec un échange d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens. Un retrait partiel de l'armée israélienne et le retour des déplacés", détaille notre experte qui souligne que des points de divergence persistent, notamment sur les questions pratiques : Qui ? Quand ? Quoi ? Comment ? Dans quel ordre ?
"Par exemple, Israël voudrait que les 33 premiers otages libérés soient vivants, puisqu'on sait qu'il y a des captifs morts, dont une vingtaine tués lors des attaques du 7 octobre". "Il y a aussi la question du veto ou pas sur les prisonniers palestiniens à libérer. Des désaccords qui pourraient être surmontables, selon les observateurs."
Comment finir la guerre ?
"Le point fondamental de discorde, c'est quand la guerre doit-elle cesser ?", note Chantal Monet. "Le Hamas veut un cessez-le-feu permanent alors qu'Israël veut pouvoir continuer sa lutte jusqu'aux derniers combattants islamistes". Des débats qui sont "bien plus corsés".
Ce mercredi, il a été révélé que les États-Unis ont décidé de suspendre la livraison de bombes à Israël. Quel impact peut avoir cette décision ?
"La décision a été prise la semaine dernière et c'est la première fois depuis le 7 octobre (date des attaques terroristes du Hamas) que les Américains suspendent une livraison d'armes. Eux qui sont les premiers fournisseurs d'armes à Israël", analyse la journaliste. "On sait que Joe Biden ne veut pas de cette opération à Rafah, car avec ces bombes, dont certaines de 900 kilos, ce serait un véritable carnage".
La décision de suspendre cette livraison d'armes s'est faite, car les Américains n'ont pas été rassurés par leur allié. Chantal Monet rapporte que "les Américains ont questionné Israël sur deux points : Comment allez-vous répondre aux besoins humanitaires de la population civile ? Comment lutter différemment contre le Hamas ?"
"Et là-dessus, les Américains disent : "les Israéliens, ne nous ont pas donné de garanties ou de réponse satisfaisante". D'où cette décision inédite. Avec un objectif évidemment faire pression sur Benyamin Netanyahou pour qu'il écoute davantage les Américains."