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Le chef des opérations au Moyen-Orient du Comité international de la Croix-Rouge, Fabrizio Carboni, était l'invité du RTL info 13h de ce mercredi 8 mai. Il s'est notamment exprimé sur l'annonce d'Israël concernant la réouverture d'un des deux accès pour l'aide humanitaire vers Gaza. Mais est-ce suffisant ?
"C'est bienvenu qu'on ouvre un accès à Gaza. Maintenant, je crois qu'on ne doit pas se focaliser toujours sur ces accès, sur le nombre de camions qui rentrent ou qui sortent, parce que je crois que les besoins de la population civile à Gaza vont bien au-delà de ça. C'est avoir accès à l'eau courante, à l'électricité, c'est limiter un peu le blocus. Donc, bienvenu, mais c'est toujours très loin des besoins", explique-t-il.
Malgré cette réouverture, il s'agit toujours d'une population qui est prise au piège et qui n'a nulle part où aller. "C'est assez exceptionnel comme situation. Parce qu'en général, les populations civiles peuvent fuir le champ de bataille, peuvent fuir la confrontation. Et ici, on a une population qui reste en permanence sur le champ de bataille, qui reste en permanence dans une tranchée, si on veut", complète Fabrizio Carboni.
Alors que l'on parle beaucoup de la fameuse opération terrestre à Rafah (dans le sud de la bande de Gaza), sur le terrain, quelles pourraient être les conséquences d'une telle opération de la part de l'armée israélienne ?
"C'est très difficile, parce qu'une opération militaire peut prendre différentes formes. Ce qu'il y a, c'est qu'à Gaza, il y a une telle densité de population qu'il est presque impossible de mener une opération militaire sans avoir un impact dévastateur sur la population civile. Une population civile qui, à Rafah, a déjà été déplacée 3, 4, 5 fois, et qui est dans un état physique et mental complètement déplorable. Et donc, je crois que c'est bienvenu tous les efforts qui sont faits sur ce cessez-le-feu pour la population de Gaza, pour les otages, et pour faire une pause et réfléchir un petit peu sur les prochaines étapes de ce conflit", conclut-il.