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Un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur cette nuit, après plusieurs semaines de combats dans le sud du Liban. Cette trêve marque une pause dans les combats au nord, mais peut-elle inspirer un cessez-le-feu dans la bande de Gaza ?
On pourrait dire tout simplement qu'Israël a atteint ses objectifs au Liban et que la poursuite du conflit n'était plus nécessaire. En effet, le Hezbollah a perdu une grande partie de ses capacités militaires et n'est plus en mesure de menacer le nord d'Israël. D'autant que l'accord prévoit une zone tampon tenue par l'armée libanaise sous la responsabilité des États-Unis, de la France et de l'ONU.
En 2006, un accord du même type avait été signé sans jamais être respecté. Mais cette fois, le Hezbollah ne peut pas se targuer comme à l'époque d'une "divine" victoire. Il est donc probable qu'il fasse profil bas pendant une période plus ou moins longue et qu'il s'occupe d'abord de ses affaires à l'intérieur du Liban où sa position n'est plus la même.
Une nouvelle donne pour le Hezbollah
Jusqu'à présent, il arrivait à empêcher l'élection d'un nouveau président de la République qui ne lui soit pas favorable. On verra ces prochains jours si la donne a changé. La constitution du Liban prévoit que le président est toujours un chrétien.
Mais l'aura du Hezbollah depuis 2006 lui conférait un statut de faiseur de roi. Désormais affaibli, il va devoir composer avec le vieux monde politique libanais et ses grandes familles féodales.
En Israël, le cessez-le-feu est aussi l'occasion de faire souffler l'armée. 67 soldats ont été tués rien que sur le front nord depuis le lancement de l'opération terrestre il y a deux mois. Or, la plupart de ces soldats sont des réservistes, des citoyens mobilisés. On l'oublie trop souvent. Mais Israël est un petit pays de 10 millions d'habitants et de 20 000 km², soit moins que la Belgique.
Même surarmée et très en pointe technologiquement, l'armée israélienne ne dispose pas de capacités inépuisables. Enfin, avec ce cessez-le-feu, Israël fait montre de bonne volonté face à la communauté internationale et atténue l'effet du mandat d'arrêt lancé par la CPI contre son Premier ministre.
Gaza, une situation différente?
Maintenant, que va-t-il se passer à Gaza ? Les buts de guerre ne sont pas les mêmes au nord et au sud. Israël veut non pas neutraliser, mais éliminer totalement le Hamas. Or, tant que ce dernier conservera des otages, il aura dans sa manche un atout considérable.
Un cessez-le-feu sans la récupération de tous les otages, vivants et morts, serait perçu comme une défaite et Netanyahou en paierait le prix politique. Sauf miracle, la guerre va donc continuer à Gaza, au moins jusqu'à la mise en place de l'administration Trump. Lui seul pourrait contraindre Netanyahou à déposer les armes.