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Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche avec des bougies sur la plage emblématique de Bondi, à Sydney, pour rendre hommage aux six victimes qui ont succombé aux coups de couteau d'un assaillant dans un centre commercial voisin.
Ces meurtres du 13 avril ont causé la stupeur chez de nombreux Australiens, dans un pays où les crimes d'une telle violence restent rares.
Le public s'est assis sur l'herbe dans un parc du bord de mer pour pleurer les cinq femmes et l'agent de sécurité pakistanais qui ont trouvé la mort lors de l'attaque dans le centre commercial Westfield de Bondi Junction.
"Quand j'ai entendu cela, j'ai pleuré. Parce que c'est nouveau pour nous. Cela n'arrive pas souvent. C'est un choc", observe Daniela Pontidas, 56 ans, propriétaire d'un café.
"Je connais beaucoup de gens qui ont été touchés d'une manière ou d'une autre", dit-elle à l'AFP. "J'ai l'impression que la bulle de l'Australie a un peu éclaté".
Paul Inggall, 50 ans, se rappelle s'être rendu à Bondi Junction dans les heures précédant l'attaque. "Ces choses n'arrivent pas souvent en Australie, mais quand elles arrivent, je pense qu'elles ont un impact profond".
"Je pense que cela touche vraiment les gens, alors je veux participer" aux commémorations, dit-il.
L'auteur de l'attaque, Joel Cauchi, un homme de 40 ans souffrant de troubles mentaux, a été retrouvé, puis abattu par une policière, Amy Scott, qui a assisté à la cérémonie.
Avec pour fond sonore les vagues qui se brisent sur la plage, une chorale a entonné au crépuscule "Keep Your Loving Arms Around Me" (Garde tes bras aimants autour de moi), un chant religieux.
Un air de didgeridoo a suivi tandis que les gens allumaient des bougies malgré le vent.
"Bondi est forte et cette communauté est forte. Nous allons nous en sortir", a déclaré Chris Minns, premier ministre de la Nouvelle-Galles du Sud.
- Des vies "arrachées" -
Le Premier ministre Anthony Albanese a présenté ses condoléances, de la part du pays, aux six vies "arrachées en ce samedi après-midi douloureux".
"Nous sommes en deuil de toute la joie qu'ils auraient dû connaître", a-t-il déclaré.
Les parents de Joel Cauchi ont indiqué que leur fils avait été diagnostiqué schizophrène à l'âge de 17 ans. Mais qu'il a quitté leur domicile du Queensland et avait abandonné son traitement.
Ses victimes sont toutes des femmes à part un Pakistanais de 30 ans qui travaillait comme agent de sécurité. Une styliste, une étudiante chinoise, une sauveteuse de surf bénévole, la fille d'un entrepreneur et une jeune mère ont perdu la vie dans l'attaque.
Ashlee Good a confié son bébé de neuf mois, Harriet, blessée, à deux inconnus avant d'être transportée d'urgence à l'hôpital où elle est décédée. L'enfant est hors de danger.
Malgré la rareté de ce type de crimes en Australie, deux jours après l'attaque du centre commercial, un évêque chrétien assyrien a été brutalement poignardé pendant un service retransmis en direct dans l'Ouest de Sydney.
L'évêque a indiqué se rétablir à l'hôpital. Un suspect âgé de 16 ans a été inculpé pour "acte terroriste".