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La guerre en Ukraine continue et la situation est critique pour les Ukrainiens. Pas à pas, les Russes grignotent du terrain sur l'ensemble du front. Plus que jamais, Kiev a besoin d'aide, une aide que visiblement les Européens sont désormais les seuls à pouvoir lui fournir.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a l'impression d'être devenu un allié de seconde zone. Alors que les Américains, les Anglais, les Français s'engagent de plus en plus dans la défense de l'Ukraine, les Ukrainiens reculent face aux Russes. Résultat, les Européens sont bien embêtés. Réunis pour un sommet à Bruxelles, les 27 ont passé la soirée à évoquer l'Ukraine et se sont engagés à lui procurer des armes anti-aériennes.
Charles Michel, le président du Conseil Européen, l'a dit hier soir, il n'y a plus de temps pour les grands mots, on a besoin de plus d'armes.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a promis de livrer un nouveau système de défense patriotique pour aider l'Ukraine à contrer les attaques qui visent ses infrastructures énergétiques. "Merci Olaf", a répondu Zelensky, "mais nous avons besoin de plus". Sa situation n'est pas encore désespérée, mais elle est difficile.
Chaque nuit, la Russie bombarde des villes ukrainiennes. Mercredi, une attaque contre la ville de Tchernihiv a fait 17 morts. Or, le Congrès américain n'a toujours pas décidé de débloquer les sommes importantes dont l'Ukraine a besoin.
C'est devenu un enjeu électoral. Et malgré le nouvel appel lancé par Joe Biden, l'influence de Donald Trump à la Chambre des représentants reste déterminante. On le sait, l'homme aux cheveux orange a derrière la tête l'idée, en cas de réélection, de forcer les Ukrainiens à accepter de négocier avec Poutine et de lui abandonner les territoires conquis. Des territoires qui sont d'ailleurs en train de s'agrandir.
L'armée russe a gagné 5 km en quelques jours à l'ouest d'Avdiivka, cette ville conquise le 17 février. Plus au nord, ils avancent dans la région de Bakhmut et menacent les dernières défenses ukrainiennes du Donbass. Même scénario au sud. Pour l'instant, ce sont des gains modestes. Mais les Russes sont sortis de la guerre de position et visiblement cherchent à occuper des nœuds de communication et des positions stratégiques pour préparer une offensive de grande ampleur. Ils ont récupéré la maîtrise de l'air et peuvent utiliser leur bombardier Soukhoï qui tire à distance des bombes planantes contre lesquelles les Ukrainiens sont impuissants. Et au niveau de l'artillerie, leur rapport de force est de 1 à 5 en faveur des Russes.
L'heure est grave. Et cette fois, les Européens ne peuvent plus se contenter de promesses qui n'engagent que ceux qui les reçoivent.