Partager:
Le 5 novembre prochain, les Américains ont rendez-vous avec leur avenir politique alors qu'ils éliront leur 47ᵉ président. Pour mieux appréhender les enjeux de cette élection présidentielle majeure, des experts des États-Unis nous éclairent sur les enjeux de ce scrutin. On est là pour vous donner les clés de la Maison Blanche.
Alors que les élections présidentielles américaines se profilent à l'horizon, deux noms résonnent déjà avec force : Joe Biden pour les démocrates et Donald Trump pour les républicains. Ces deux figures politiques emblématiques semblent déjà tracer leur chemin vers la course à la Maison Blanche. Mais qu'en est-il des autres prétendants qui n'ont pas réussi à émerger dans ce paysage politique dominé par leur aura ?
Selon Serge Jaumain, professeur d'histoire à l'ULB, plusieurs facteurs entrent en jeu. Il souligne d'abord le phénomène de la prime aux sortants aux États-Unis, où le simple fait d'avoir déjà occupé la fonction présidentielle donne un avantage certain dans la course aux primaires. "C'est une règle quasi-absolue aux États-Unis", explique-t-il.
L'argent joue également un rôle crucial, les gros donateurs et les citoyens ordinaires considérant souvent la contribution financière comme un devoir démocratique. Cette dynamique favorise les candidats déjà établis, tandis que les nouveaux venus peinent à trouver un soutien financier suffisant.
Concernant Donald Trump, Jaumain souligne son habileté à mobiliser les médias comme aucun autre candidat auparavant, ainsi que sa mainmise sur le Parti républicain, redéfinissant ainsi sa nature et laissant un impact durable, même au-delà de sa propre candidature. Mais ce qui distingue particulièrement Trump, selon Jaumain, c'est sa base d'une fidélité absolue, une caractéristique qui a polarisé la scène politique républicaine et rendu toute critique de sa part quasi-suicidaire pour les autres prétendants.
Du côté démocrate, en revanche, des noms moins connus comme Marianne Williamson et Dean Phillips tentent de se frayer un chemin. Mais c'est Joe Biden qui domine, soutenu par Kamala Harris, tandis que du côté républicain, malgré quelques retraits comme celui de Ron De Santis, Trump reste incontestablement au centre de l'attention.
Nikki Haley, bien qu'affaiblie par sa récente défaite, persiste dans la course, espérant peut-être capitaliser sur les possibles scandales judiciaires de Trump et offrir une alternative au sein du Parti républicain.
Cependant, les primaires ne sont pas sans leurs joutes verbales acerbes, comme en témoignent les attaques de Trump contre Haley. Ces débats houleux aboutissent souvent à des ralliements surprenants et à des retournements de veste, comme l'observe Jaumain.
Quant à Kamala Harris, sa discrétion apparente contraste avec les aspirations politiques qui lui étaient autrefois prêtées. Sa tâche complexe en tant que vice-présidente peut expliquer en partie sa difficulté à émerger pleinement dans le paysage politique actuel.
Alors que la campagne présidentielle entre dans sa phase cruciale, une chose est claire : Biden et Trump dominent le paysage politique américain, mais rien n'est jamais joué d'avance dans le monde de la politique.
En fin de compte, comme le souligne Serge Jaumain, "l'avenir nous dira si Kamala Harris suit le même chemin que Joe Biden vers la présidence". La politique américaine continue de réserver des surprises, et les électeurs auront le dernier mot lors des élections à venir.