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Kamala Harris a récemment qualifié Donald Trump de "fasciste" dans un échange public. Cette accusation relance le débat sur les tendances autoritaires de l’ancien président, déjà dénoncées par d’anciens collaborateurs et experts en politique.
La vice-présidente américaine, Kamala Harris, a affirmé sans hésitation que Donald Trump correspondait à la définition du fascisme. Cette déclaration s'inscrit dans un contexte où plusieurs figures politiques, dont l'ancien chef de cabinet de Trump, le général retraité John Kelly, avaient déjà exprimé des inquiétudes similaires.
Trump et le spectre du fascisme
John Kelly, ancien chef de cabinet de Donald Trump, a récemment décrit l'ancien président comme un adepte du "fascisme". Il s’est référé à une définition précise, qualifiant le fascisme d’idéologie "ultranationaliste autoritaire d'extrême droite", menée par un "leader dictatorial" visant à supprimer toute opposition. Kelly ajoute que Trump semble "admirer les dictateurs" et exprime un attachement à des mesures coercitives pour gérer les conflits internes, notamment l’utilisation de l’armée pour maîtriser les manifestations.
Les menaces de Trump envers ses opposants
Durant son mandat, Donald Trump a envisagé d’utiliser la force militaire pour réprimer des manifestations, une initiative rejetée par son chef d'état-major de l'époque, le général Mark Milley. Récemment, Trump a aussi déclaré qu'il licencierait immédiatement Jack Smith, le procureur spécial en charge des enquêtes le concernant, s’il est élu à nouveau. Une autre illustration de ce penchant pour réduire au silence les voix critiques : Trump avait renvoyé le directeur du FBI, James Comey, et son procureur général, Jeff Sessions, quand ceux-ci avaient refusé d’abandonner des enquêtes compromettantes pour lui.
Une purge annoncée dans les institutions fédérales
Si Trump remporte la prochaine élection, il promet une "purge" des institutions fédérales, notamment au sein du département de la Justice, du FBI et du Pentagone, pour se débarrasser de ceux qu’il considère comme des membres de "l’État profond". Selon lui, les agents gouvernementaux tenteraient de nuire à sa politique et à son influence. Cette vision, où toute opposition interne est écartée, trouve écho dans certains éléments du fascisme, bien que Trump ne soit pas allé jusqu'à proposer un contrôle total de l'économie et de la société, comme ce fut le cas dans l'Allemagne nazie.
Un débat historique et un outil politique
Le terme "fascisme" est depuis longtemps utilisé comme une arme politique aux États-Unis, rappelle Daniel Steinmetz-Jenkins, professeur assistant à l'université de Wesleyan. D’après lui, l'emploi de ce mot vise souvent à unir les électeurs en face d'un ennemi commun, dépassant ainsi les divisions internes. Cependant, il met en garde contre un usage excessif de la peur, qui pourrait, selon lui, provoquer un sentiment de fatalisme chez les électeurs. Ainsi, dans un climat de polarisation intense, les Américains devront décider si l’utilisation du terme "fascisme" les incitera à agir, ou si cette étiquette controversée influencera leur vote en 2024.