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Du changement concernant la vente de cigarettes en Belgique à partir du 1er avril. La législation contre le tabac sera plus stricte. Concrètement, les magasins qui vendent des cigarettes ne pourront plus les exposer à la vue des clients. Une règle qui va nécessiter une importante réorganisation dans les librairies et les petits commerces.
C'est un drôle de meuble qui vient d'être installé dans une librairie de Gerpinnes (province de Hainaut). Une armoire automatisée qui empêche dorénavant la visibilité des cigarettes.
"Est-ce un casse-tête pour arriver à les classer ? Disons qu'à mon avis, il va falloir un peu de temps pour pouvoir se repérer au niveau des marques", dit Isabelle, la gérante d'une librairie.
En place depuis ce mardi matin, le dispositif interpelle. Les clients ont vu disparaître tout un stock en 24 heures.
"Les gens nous ont déjà demandé ce matin, si on ne vendrait plus de cigarettes. Donc il va falloir beaucoup en parler. Je ne pense pas que ça aura un impact sur la consommation", estime Isabelle.
De l'autre côté du comptoir, la vue est donc différente. Les cigarettes ont disparu, mais que pensent les clients de cette mesure ?
"Celui qui veut fumer, fumera. Ce n'est pas ça qui va décourager les jeunes, absolument pas", dit un client. "Profondément, je ne pense pas, mais influencé certainement. Mais le fumeur invétéré aura toujours tendance à rencontrer d'énormes problèmes à freiner la consommation de cigarettes ou s'abstenir", estime un autre client.
Dès le 1er avril, l'interdiction d'exposition des produits de tabac entrera en vigueur. Et on se prépare maintenant. Voici les règles à respecter: aucune exposition des cigarettes ou des produits dérivés. Le lieu de stockage doit être neutre, pas de slogan ou d'enseigne. La Fondation contre le cancer pense que les effets seront bénéfiques.
"Ne pas exposer le produit permet d'éviter l'achat compulsif des personnes en cours d'arrêt et de ne pas le banaliser aux yeux des jeunes", indique la Fondation cotnre le cancer.
Ce n'est plus possible d'investir
Si le secteur souligne l'intérêt en termes de santé publique, il s'inquiète pour les investissements à faire. Des armoires, des rideaux, le prix des cigarettes augmente, les marges diminuent (2%, une impasse).
"Celui qui doit investir, qui n'a plus de bénéfices, n'investira pas. Ce n'est plus possible d'investir. Les meubles, tout a vraiment un coût élevé. Plus on avance, plus tous les matériaux sont chers", indique Danny Scohy, le gérant d'une librairie.
Certains commerçants parlent maintenant d'arrêter la vente de cigarettes pour assurer leur survie.