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Pourquoi les cancers migrent souvent vers les poumons? Une équipe de recherche belge répond à la question, "des traitements ciblant ce mécanisme existent"

Pourquoi les cancers migrent-ils souvent vers les poumons ? Une équipe de l'Institut flamand de recherche sur la biologie du cancer (VIB Centrum voor Kankerbiologie) à Louvain a levé un coin du voile sur cette question en découvrant un lien avec la disponibilité de l'acide aspartique. L'étude a été publiée dans la revue scientifique britannique Nature.

Chez plus de la moitié des personnes atteintes d'un cancer métastatique (soit une tumeur localisée qui s'étend à d'autres parties du corps), ces métastases se propagent aux poumons. Les scientifiques s'interrogent depuis longtemps sur ce lien "privilégié".

La professeure Sarah-Maria Fendt (VIB-KU Leuven) et son équipe se sont penchés sur ce processus de migration en s'intéressant à la traduction génétique. Ce terme recouvre le processus au cours duquel les gènes sont mis à contribution pour fabriquer des protéines.

Un changement dans ce processus peut favoriser la croissance des cellules cancéreuses. De nombreuses protéines de notre corps peuvent influencer la traduction génétique. Parmi elles, on retrouve la protéine eIF5A, qui amorce le processus. Or, dans les cellules des métastases pulmonaires, les scientifiques ont découvert une forme modifiée de l'eIF5A.

C'est cette protéine altérée qu'ils associent à une agressivité accrue des métastases pulmonaires. Cette forme modifiée de l'eIF5A est grosso modo, via une réaction en chaîne, activée par l'acide aspartique, a également découvert l'équipe de chercheurs et chercheuses louvanistes.

La traduction génétique permet ensuite aux cellules cancérigènes de se disséminer plus facilement dans les poumons. Les scientifiques ont analysé des cellules de tumeurs pulmonaires aussi bien chez des souris que chez des humains. Ils les ont comparées à des cellules saines de leurs congénères, mais aussi à des métastases logées dans d'autres organes.

Résultat : pour les cellules cancéreuses des métastases pulmonaires, les récepteurs en surface des cellules présentaient toujours une activité plus élevée. "Des traitements ciblant le mécanisme que nous avons identifié existent. Une application clinique est donc possible", souligne Sarah-Maria Fendt.

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