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Durant quatre semaines, Christophe Deborsu parcourt les États-Unis pour comprendre les enjeux d'une élection présidentielle historique. Il part à la rencontre des rednecks, ces Américains blancs et ruraux pour qui le retour de Donald Trump est synonyme d'espoir.
Christophe Deborsu poursuit son voyage à travers l'Amérique en prélude à l'élection présidentielle. D'ici le 5 novembre, 262 millions d'Américains devront voter. Dans ce troisième épisode de "Made in USA", il part à la rencontre des rednecks, ces Américains blancs et ruraux pour qui le retour de Donald Trump serait l'espoir de préserver leur mode de vie.
Les rednecks ("nuques rouges"), un terme péjoratif, incarnent une Amérique rurale et traditionnelle, où la foi évangéliste tient une place prépondérante. Au Tennessee, Christophe Deborsu rencontre Ken Peters, un pasteur évangéliste à la tête de la "Patriote Church". Dans cette église où la politique et la religion s'entremêlent, Ken Peters prêche la parole de Dieu tout en affichant un soutien indéfectible à Donald Trump.
Pour lui et ses fidèles, l'Amérique est une terre sacrée, à protéger de l'influence progressiste. "On est une église un peu différente, parce qu'on n'a aucune honte à dire qu'on s'implique dans la politique pour le bien de notre nation. Les États-Unis, c'est mon pays, c'est ma maison, là où mes enfants vivent, il faut en prendre soin", déclare le pasteur.
L'engagement de Ken Peters va au-delà du simple discours : il a été présent à Washington le 6 janvier 2020, lors de l'assaut sur le Capitole, persuadé que les élections avaient été truquées. Pour lui, l'élection de Joe Biden reste inacceptable, et son mépris envers l'ancien président Barack Obama ne fait qu'attiser son activisme. "On essaye de nous faire croire que Biden a eu plus de votes qu'Obama. C'est impossible, le président Obama, c'était une rockstar. Je n'aime pas Obama. C'était le pire de l'histoire. Il a mis des drapeaux gays à la Maison-Blanche, il a autorisé le mariage gay".
En 2020, quelques mois après l'élection du président démocrate, le pasteur, ouvertement homophobe et qui adhère volontiers aux thèses complotistes, décide de changer de vie. Il quitte sa ville natale de Seattle, trop progressiste à ses yeux, et emménage avec sa famille au Tennessee, pour y fonder son église. Chaque année, comme Ken Peters, ils sont plus de 2.000 à fuir des États démocrates pour s'installer au Tennessee ou au Kentucky, nouvelle terre promise des républicains conservateurs. Une vie simple à la campagne, loin de l'agitation des grandes métropoles américaines.
Vivre au rythme des contrastes
La vie des rednecks est marquée par des contrastes saisissants : entre une foi fervente et des festivals hauts en couleur, où les grosses cylindrées et les concours de bikinis sont à l'honneur. C'est un mode de vie qui révèle la volonté de ces Américains de vivre loin de l'agitation des grandes villes, tout en célébrant leur culture propre.
Cependant, cette Amérique profonde n'est pas à l'abri des problèmes qui minent le pays : la précarité, l'inflation galopante et la crise des opioïdes fragilisent les communautés rurales. Cette situation renforce leur rejet de l'Amérique progressiste et de ses valeurs, les poussant encore davantage vers un rêve de retour aux sources, que Donald Trump incarne pour eux.
Un choix crucial pour l'avenir des États-Unis
Avec l'élection présidentielle qui approche, ces rednecks voient en Trump un espoir de restaurer leur mode de vie traditionnel. Alors que Christophe Deborsu parcourt ces territoires, il découvre une Amérique en plein questionnement, où la question de savoir qui sera le prochain locataire de la Maison-Blanche pourrait bien déterminer l'avenir de ces communautés rurales. Pour l'heure, ces hommes et ces femmes, fidèles à leurs convictions, espèrent une Amérique qui leur ressemble, loin des feux des projecteurs de Hollywood.
Découvrez le troisième épisode de "Made in USA : à la rencontre de l’Amérique profonde", ce vendredi 25 octobre à 19h50 sur RTL tvi et en streaming sur RTL play.