Accueil Actu Belgique Société

"L'idée même de sortir de la maison lui provoquait des crises de panique": le nombre de jeunes en décrochage scolaire a presque doublé, comment l'expliquer?

Un chiffre pour suivre, il concerne le nombre de jeunes en décrochage scolaire. 13% des élèves s'éloignent de l'école et des cours. Cela fait 93.000 adolescents. Un décrochage qui s'explique de plusieurs manières. À quoi est-il dû ? Comment remettre ces jeunes dans le système ? 

Pendant un an, le fils de Jacinthe, 12 ans, ne fréquente plus du tout l'école. Il développe des troubles de l'anxiété après la période Covid. 
"L'idée même de sortir de la maison lui provoquait des crises de panique. Donc c'était très, très difficile d'aller à l'école. Et on le sait que l'école est obligatoire, mais qu'est-ce qu'on fait quand on a un enfant qui n'arrive même plus à passer la porte de la maison ? Ce n'est pas aussi simple que ça en a l'air", explique cette maman. 

Les parents de plus en plus démunis face à un décrochage scolaire sont en hausse depuis le Covid. Le nombre d'élèves absents a presque doublé, passant de 50.000 à 93.000. Bruxelles est la région la plus touchée, suivie par la province de Liège et le Hainaut. 

"La question de la précarité est importante"

"Il y a l'échec scolaire, c'est certainement une des causes du décrochage. Un jeune en échec scolaire, il ne trouve plus de sens à aller à l'école. L'orientation qui est subie, donc les élèves qui sont orientés suite à un échec dans une filière non choisie, ils ont tendance à décrocher. Et puis vous avez aussi, et il ne faut pas le nier, c'est dans des familles, la question de la précarité qui est importante", explique Véronique de Thier, responsable politique de la fédération des associations de parents de l'enseignement officiel. 

Pour lutter contre ce phénomène, un décret a été adopté en mai 2024. L'objectif est d'accompagner individuellement les élèves en décrochage. Mais un problème se pose : son entrée en vigueur est reportée d'un an. 

"Je déplore que le décret qui a été adopté sous la précédente législature ne soit pas entré en vigueur ici, c'est complètement incompréhensible. Donc déjà avoir des politiques de prévention, des politiques de soutien à l'encontre des acteurs de l'école, parce que s'ils doivent exercer correctement leur métier, il faut qu'ils aient les moyens financiers et matériels pour pouvoir avoir un enseignement qui soit le plus inclusif possible", précise Solaÿman Laqdim, délégué général aux droits de l'enfant. 

D'ici 2030, la Fédération Wallonie-Bruxelles souhaite diminuer de 50% le décrochage scolaire.
 

À lire aussi

Sélectionné pour vous