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L'armée israélienne bombarde ce samedi la bande de Gaza, y compris Rafah, au lendemain d'une décision de la Cour internationale de justice (CIJ) lui ordonnant de suspendre ses opérations dans ce secteur.
La plus haute juridiction de l'ONU - dont les décisions sont juridiquement contraignantes mais qui manque de mécanismes pour les mettre en oeuvre-, a aussi ordonné à Israël de maintenir ouvert le passage de Rafah, essentiel à l'entrée de l'aide humanitaire mais fermé après le lancement de son opération terrestre début mai.
Israël s'est défendu en affirmant qu'il n'avait "pas mené et ne mènera pas d'opérations militaires dans la zone de Rafah qui créent des conditions de vie susceptibles de conduire à la destruction de la population civile palestinienne, en tout ou en partie". Le mouvement islamiste palestinien Hamas, en guerre contre Israël et au pouvoir à Gaza depuis juin 2007, a salué la décision de la CIJ tout en déplorant qu'elle se limite "seulement à Rafah".
Pourquoi Israël continue son offensive ?
Dans la foulée de la décision de la CIJ, les bombardements israéliens se sont poursuivis dans la bande de Gaza. Idem pour les affrontements de l'armée israélienne avec la branche armée du mouvement palestinien islamiste Hamas. Tôt ce samedi, des témoins palestiniens et des équipes de l'AFP ont fait état de frappes israéliennes à Rafah (sud), ville à la lisière de l'Égypte, mais aussi à Deir al-Balah (centre).
Pourquoi l'armée israélienne continue-t-elle son offensive ? Devant la CIJ, Israël a expliqué qu’un cessez-le-feu permettrait aux combattants du Hamas de se regrouper, de se réorganiser. Ce qui rendrait impossible, toujours d’après Israël, la libération des otages détenus par le Hamas depuis le 7 octobre.
L’allié historique d’Israël, les Etats-Unis, vont certainement toujours soutenir l'état hébreux. En revanche, certains pays occidentaux pourraient voir ce non-respect du droit international d’un mauvais œil et ainsi repenser voire arrêter leur collaboration avec le gouvernement israélien, voire imposer des sanctions sur Israël, comme c'est le cas pour la Russie.
Le 7 octobre marque le début de la guerre
La guerre a débuté le 7 octobre après l'attaque sur le sol israélien de commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza, entraînant la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 121 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne.
En représailles à l'attaque du 7 octobre, Israël a lancé une opération militaire qui a fait jusqu'ici 35.800 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.