Partager:
Le juge Philippe Laflaquière, qui avait décidé de libérer Bertrand Cantat après quatre ans de détention, a reconnu samedi qu'il pourrait s'être trompé dans son évaluation de la psychologie du chanteur. Malgré la fin de sa libération conditionnelle en 2010, la question de nouvelles poursuites judiciaires pourrait se poser si des preuves supplémentaires venaient à émerger, notamment concernant des violences envers Krisztina Rády ou d'autres cas potentiels.
"Je me dis que je me suis peut-être trompé". Cette déclaration choc est celle du juge d'application des peines, Philippe Laflaquière samedi sur le plateau de l’émission française "C l'hebdo". C'est lui qui, après 4 ans de détention à peine, avait pris la décision de faire sortir de prison le chanteur Bertrand Cantat, pourtant condamné à 8 ans de prison après la mort de Marie Trintignant. "La première impression, c'était celle d'un détenu bien perçu. Avec le recul, je me dis peut-être que je me suis trompé sur la perception de sa psychologie", a même précisé le juge Laflaquière. Alors, au-delà du juge, et face à ce qui apparait aujourd'hui clairement comme un féminicide, est-ce que nous nous sommes toutes et tous trompés sur Bertrand Cantat?
Après la sortie du documentaire et face à cette nouvelle lecture du drame par la société, Bertrand Cantat pourrait-il encore avoir affaire à la justice? Ou est-il aujourd'hui totalement libre?
Bertrand Cantat a bel et bien purgé sa peine
Il est libre et ne fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire. Bertrand Cantat a été condamné en 2004 à 8 ans de prison pour le meurtre de Marie Trintignant, avant d’être libéré sous condition en 2007 après avoir purgé la moitié de sa peine.
Sa libération conditionnelle a pris fin en 2010, ce qui signifie qu'il est depuis juridiquement libre et ne fait plus l'objet de restrictions liées à cette condamnation.
L'idée qu'il puisse de nouveau avoir affaire à la justice dépendrait de nouveaux éléments ou d'accusations concernant des faits qui n'ont pas encore été jugés. Par exemple, si des preuves nouvelles ou des témoignages concernant d'autres actes de violence venaient à émerger, cela pourrait entraîner une réouverture d'enquêtes ou de nouvelles poursuites judiciaires.
Et donc, si le documentaire suscite des témoignages d'éventuelles autres victimes, à condition qu'elles déposent plainte, Bertrand Cantat pourrait de nouveau avoir affaire à la justice.
Dans le cas de Krisztina Rády avec qui le chanteur a eu deux enfants, l'enquête a conclu au suicide. Ensuite, il y a eu de nouvelles révélations d'abord de la part du dernier compagnon de Kristina Rady, et puis dans le documentaire, qui laissent penser que le chanteur a pu se montrer violent avec elle avant qu’elle ne mette fin à ses jours.
En 2018, l'ancienne avocate de Bertrand Cantat, Yael Mellul, a déposé plainte contre lui pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner", à propos de la mort de Krisztina Rady. Cette plainte a été classée sans suite.
Ce qui avait faire dire au défenseur de Bertrand Cantat, qu'il s'agissait d'une énième plainte fondée sur des mensonges et classée sans suite, comme toutes les précédentes.
Selon le juge de l'application des peines, pendant le temps conditionnel, si les faits avaient été dénoncés et que Krisztina avait déposé plainte, il est à peu près certain que la conditionnelle aurait été révoquée et que Bertrand Cantat serait retourné en prison.
Retrouvez "Vous êtes dans le journal", du lundi au vendredi de 18h à 19h sur bel RTL avec Peggy Simono et Thibaut Roland.