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Une ancienne avocate a été condamnée devant le Tribunal correctionnel de Charleroi, accusée d'avoir détourné 1.700.000 euros. Elle est en aveu sur la quasi-totalité des faits.
Le tribunal correctionnel a tranché : Sophie L. est condamnée à 5 ans de prison, dont deux avec sursis. Elle devra également payer de lourdes amendes. Cette ancienne avocate est accusée d'avoir détourné 1.700.000 euros.
Dans ses motivations, le Tribunal a souligné la gravité des faits et l’importance des montants détournés, et ce, durant une longue période. Il précise également qu’elle a trahi la confiance que la justice lui avait donnée, et ce, au préjudice de personnes en situation de vulnérabilité. Selon le tribunal, ces actions frauduleuses jettent le discrédit sur la profession et mettent en cause la probité des avocats.
Il y a une centaine de victimes dans cette histoire et, en réalité, cette avocate avait été nommée par un juge de paix comme administratrice provisoire ; c'est-à-dire qu'elle gérait les comptes, les finances de certaines personnes qui se trouvaient dans des situations de vulnérabilité physique ou mentale.
Parmi les victimes, il y a la maman d'Arlette, elle aussi sous administration provisoire par l'avocat indélicate. Durant sa fin de vie, elle a dû réduire ses dépenses. "Elle avait eu une thrombose, elle a été amputée d'une jambe et elle l'a empêchée de faire des activités", dit Arlette. "Elle m'a demandé de restreindre, je demandais pour voir les dossiers, elle me trouvait toujours des excuses."
Durant plus de 10 ans, elle s'est servie dans les comptes de ces personnes vulnérables : on peut estimer le préjudice à 1,7 million d'euros.
Michael Donatangelo, avocat de l'une des victimes, est revenu sur la façon de faire de cette avocate. "À partir du moment où vous êtes mis sous administration provisoire, vous n'avez plus aucun pouvoir de gestion par rapport à vos biens. C'est l'administrateur qui gère tous vos biens. Tous vos comptes bancaires passent par l'intermédiaire de cet administrateur. Alors, il y en a qui font preuve d'indélicatesse et qui vont malheureusement piquer dans la caisse", détaille-t-il, avant de revenir sur les aveux de la suspecte.
"Elle était en aveu de quasiment tous les faits qui lui étaient reprochés. Cependant, ce qui était assez surprenant lors du procès qui a eu lieu, c'est le détachement par rapport aux faits et la non-empathie. Il y avait une absence d'empathie totale vis-à-vis des victimes", précise-t-il.