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"Ils ne sont pas prêts à initier la désescalade": la guerre entre Israël et le Hamas dure depuis un mois, ce qu'il faut retenir

Les affrontements entre Israël et le Hamas ont commencé le 7 octobre, il y a un mois jour pour jour. D'un côté, une attaque surprise du Hamas, de l'autre, une riposte d'envergure d'Israël. Et des deux côtés, des victimes, souvent des civiles, qui payent le prix fort. Retour sur un mois de guerre. 

Nous sommes le 7 octobre, un jour férié en pleine fête juive quand un déluge de roquettes s'abat sur Israël. Les préludes d'une attaque sans précédent. Des centaines de combattants du Hamas s’infiltrent sur le territoire israélien par les airs ou par voie terrestre.

Ils sèment la terreur derrière le mur de séparation dans des zones urbaines tout autour de la Bande de Gaza. Plus de 1.400 personnes sont tuées. Ce sont en majorité des civils fauchés par des balles ou morts par mutilations. L’attaque vise notamment 270 festivaliers d’une rave party. Ce survivant évoque l’horreur: "On ne fera jamais plus la fête, jamais…"

Près de 200 personnes dont des étrangers originaires de plus de 20 pays sont pris en otage, c'est le début de la guerre. "Nous sommes en guerre", c'est d'ailleurs ce qu'a déclaré le 7 octobre dernier Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien.

Un coup inédit

Pour les experts de cette région, le Hamas vient de porter un coup inédit à la sécurité israélienne, jusqu’ici toute-puissante. "Les services de renseignements, notamment égyptiens, avaient transmis des informations à Tsahal (NDLR: armée israélienne) qui faisaient état d'une menace imminente émanant de Gaza. La nature du renseignement ne comportait pas assez de détail pour que cette alerte soit prise au sérieux au point d'atterrir sur le bureau du Premier ministre israélien", explique Didier Leroy, chercheur du centre d'études de sécurité et défense.

"Dans une large mesure, l'opération n'était pas totalement contrôlée par le Hamas et le succès a dû très certainement dépasser ce qu'il en attendait. La réputation de l'armée israélienne rendait presque inenvisageable qu'une opération d'une telle ampleur puisse se dérouler sur plusieurs heures, voire plusieurs jours", ajoute Elena Aoun, chercheuse en relations internationales.

Riposte Israélienne

Le 10 octobre, l'armée israélienne reprend le contrôle total de son territoire et mobilise 360.000 réservistes. C'est le début de la riposte. Elle prend la forme de bombardements qui vont s’intensifier sur le nord de la Bande de Gaza. Plus d’un million de personnes se retrouvent sous les bombes. Certains fuient d’autres subissent.

À l'ONU, les Etats-Unis posent leur veto à une résolution de cessez-le-feu des pays arabes. Le 21 octobre, un premier convoi humanitaire franchit le poste-frontière égyptien de Rafah. "Les aides humanitaires que Gaza reçoit, c'est une goutte d'eau dans un océan de souffrance donc pour l'instant, c'est beaucoup plus cosmétique pour que des acteurs comme les Etats-Unis puissent dire 'je suis en train de faire quelque chose, j'ai bien à l'esprit les civils palestiniens', mais c'est vraiment anecdotique", analyse Elena Aoun.

"Il faut véritablement espérer que ce corridor s'élargisse, que l'ONU puisse pleinement reprendre son rôle en termes de gestion de cette crise humanitaire et surtout mettre un terme aux affrontements, mais à ce stade, ni le Hamas ni l'armée israélienne ne sont prêts à initier la désescalade", avance Didier Leroy. Les infrastructures civiles et les zones de commandements du Hamas sont imbriquées. Le bombardement du camp de réfugiés de Jabalia à Gaza illustre la tragédie qui se joue.

Évacuation de blessés

Une première évacuation de blessés et de ressortissant étrangers se met en place après un accord entre Israël, le Hamas et l’Egypte. La libération de deux otages américaines redonne de l’espoir aux familles sans nouvelle de leurs proches. Leur sort reste incertain.

Depuis le 3 novembre, la ville de Gaza est officiellement encerclée. Les frappes aériennes se poursuivent, les combats au sol ont débuté, une nouvelle phase de la guerre est en cours. "Il faudrait vraiment que la plupart des acteurs régionaux influents, comme le Qatar, l'Egypte ou la Jordanie puissent négocier la cessation des hostilités donc un échange d'otages et la fin des bombardements", estime Didier Leroy.

L’armée israélienne continue son opération, elle affirme que la bande de Gaza est désormais coupé en 2 entre le nord et le sud. Le passage de civils vers les camps de réfugiés de la frontière égyptienne reste possible, mais la réalité du terrain rend l’information très aléatoire. Plus de 400 000 personnes se trouveraient toujours dans le Nord de Gaza.

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