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Hillary Clinton, candidate malheureuse lors de l'élection présidentielle de 2016 face à Donald Trump, a prononcé un discours lors de la convention du Parti démocrate, dans la nuit de lundi à mardi. Elle a notamment appelé à faire élire la première femme à la tête des États-Unis. Un objectif qu'elle voulait elle-même atteindre il y a 8 ans. L'analyse de Sébastien Rosenfeld, notre journaliste référent pour les États-Unis.
Joe Biden, mais aussi Hillary Clinton ont pris la parole dans la nuit de lundi à mardi lors de la convention du Parti démocrate. La candidate malheureuse à la présidentielle de 2016 a livré un message fort. "Il se passe quelque chose en Amérique. En Amérique, ça se sent. Une chose dont nous avons rêvé depuis longtemps", a-t-elle déclaré.
On sent bien qu'avec la candidature de Kamala Harris, il se passe quelque chose à cette convention démocrate et Hillary Clinton en a tout à fait conscience. L'ex-première dame avait ouvert la voie. Elle, avait échoué, et elle prévient: c'est difficile de viser la Maison-Blanche.
Elle ne le sait que trop bien car les préjugés aux États-Unis restent toujours très forts. Elle prévient donc les démocrates. "Attention, ne vous emballez pas, continuez à vous battre". Et elle appelle les Américains à briser ce fameux plafond de verre pour enfin élire une femme à la présidence des États-Unis. Ça, ce serait créer l'histoire. Alors qu'élire un ancien président condamné par la justice, ça, ce n'est pas la bonne histoire. Hillary Clinton conclut en parlant de Donald Trump, "enfermez-le" en faisant référence au républicain qui, en 2016, disait, "enfermez-la".
Deux personnalités différentes, un ennemi commun
Hillary Clinton et Kamala Harris sont deux femmes aux personnalités très différentes, mais elles ont au moins deux points communs. Ce sont des femmes qui tentent de viser la Maison-Blanche et puis elles ont un ennemi commun: Donald Trump, réputé plutôt misogyne. Elles n'ont toutefois pas la même image. En 2016, Hillary Clinton, portée par les démocrates, avait sous-estimé la répulsion des Américains vis-à-vis des élites, vis-à-vis de Washington, dont elle était à son corps défendant le symbole.
Pas Kamala Harris. Elle n'a pas cette image qui lui colle à la peau. Elle est plutôt quelqu'un de naturel, qui semble accessible, alors qu'Hillary Clinton, à l'époque, semblait un peu distante, dans le contrôle. C'est quelque chose qui peut porter la candidate démocrate. Par contre, elle a un défi encore plus grand qu'Hillary Clinton à relever parce que c'est non seulement une femme, mais aussi une femme noire, qui est aussi avec des origines d'Asie du Sud-est. Et cela, évidemment, c'est inédit. Et elle a quelque chose de nouveau. Elle est portée par une campagne inédite, un souffle, et cela pourrait tout changer.